Alexa : l’assistant vocal d’Amazon est un « échec colossal »

Huit ans tout pile après ses débuts, Alexa est-il un échec ? Bavard, l’assistant d’Amazon n’a pas confirmé les espoirs placés en lui et la firme américaine se pose des questions sur son avenir. Il faut dire que les années fastes sont derrière le géant de l’e-commerce qui traverse une période plus compliquée. Le temps de l’austérité a sonné et Amazon cherche à faire des économies, alors qu’Alexa coûte une fortune et rapporte très peu.

Porté un temps par Jeff Bezos en personne, Alexa fait partie de la division « Worldwide Digital » qui comprend aussi les appareils Echo et le service de streaming Prime Video. Elle a perdu 3 milliards de dollars au premier trimestre 2022 et la « grande majorité des pertes » étaient liées à Alexa. Selon un employé de la firme, cette division hardware devrait enregistrer environ 10 milliards de dollars de pertes cette année.

Une longue enquête de Business Insider revient sur la situation d’Alexa ; s’appuyant sur les témoignages d’anciens et actuels employés du groupe. Tous parlent sous couvert d’anonymat et le constat est sans appel : Alexa est un échec cuisant. Outre les difficultés financières, un ancien employé qualifie l’assistant d’ « échec colossal de l’imagination » et définit le projet comme « une opportunité gâchée ». À son lancement en 2014, Alexa était pourtant plein de promesses et perçu comme une solution d’avenir.

Alexa a raté le coche

Près de 10 ans plus tard, le constat est sévère alors qu’Amazon se prépare au plus grand plan de licenciement de son histoire. Malgré le succès des premiers appareils et le soutien de Jeff Bezos ; l’assistant n’a pas répondu à l’objectif que la firme s’était fixé. Connu pour son activité d’e-commerce, Amazon ambitionnait de se faire une place dans les foyers pour pousser les utilisateurs à commander via l’assistant vocal. C’est ce qui explique la décision de proposer ces appareils à des prix très attractifs. « Nous voulons faire de l’argent quand les gens utilisent nos appareils, pas quand ils achètent nos appareils », peut-on lire dans un document interne. Aujourd’hui, les appareils dotés d’Alexa sont sollicités pour des commandes basiques (météo, jouer de la musique…) qui ne rapportent rien à Amazon.

Passé l’euphorie liée à l’effet de nouveauté, la firme fut aussi rapidement rattrapée par la réalité. Les polémiques liées à la confidentialité des données se sont multipliées et Amazon a continué à vendre des enceintes à prix réduit, sans parvenir à les rentabiliser. Conscient de ce problème, le géant a enchaîné les nouveautés comme les skills ou les partenariats avec Uber, Domino’s Pizza ou Disney.

L’échec d’Amazon, mais pas seulement

Amazon se demande aujourd’hui ce qu’il doit faire avec Alexa. Le projet coûte cher et la firme ne semble pas savoir quel chemin prendre, comme l’explique cet employé. « Il n’y a pas de directive claire pour les appareils. Qu’essayons-nous de faire ? D’être les meilleurs ? Les moins chers ? ». Le géant souffle pour l’heure le chaud et le froid ; alternant entre des produits innovants et une nouvelle génération d’appareils Echo accessibles. Il serait toutefois faux de dire qu’Amazon est le seul responsable de cet échec.

L’assistant vocal devait révolutionner nos usages et notre rapport avec les nouvelles technologies. Près d’une décennie plus tard, force et de constater que les assistants occupent un rôle marginal. Microsoft a fini par coupé le sifflet à Cortana tandis qu’Apple peine à convaincre avec Siri. Alexa et surtout Google Assistant s’en sont mieux sortis, mais on constate que la situation est loin d’être rose.

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