La PDG de Theranos Elizabeth Holmes vient d’être condamnée à onze ans et trois mois de prison. Une sentence attendue après la révélation de l’affaire Theranos, considérée comme l’un des scandales sanitaires les plus importants de ces dernières années.
Un procès très médiatisé
Après plus de quatre heures d’audiences, la jeune femme a finalement été condamnée à une lourde peine, assortie de trois ans de liberté surveillée par le tribunal fédéral de San Jose. La sentence est tombée ce vendredi, et ne satisfait aucune des deux parties : à l’accusation les procureurs fédéraux réclamaient une peine bien plus lourde.
À la défense, les avocats d’Elizabeth Holmes avaient demandé aux jurés de réduire drastiquement la peine, en indiquant que l’accusée avait pris ses responsabilités, et qu’elle était désormais prête “faire bien les choses à l’avenir“. La décision finale du juge Edward Davila s’impose finalement comme un fragile entre-deux.
Le scandale sanitaire de la décennie
En 2014, la start-up Theranos promettait de transformer la médecine. Grâce à une technologie présentée comme révolutionnaire, la firme assurait pouvoir réaliser des centaines de tests (240 au total) à l’aide d’une simple goutte de sang. Automatisé, rapide et à prix réduit, le protocole a rapidement propulsé sa fondatrice Elizabeth Holmes sur le devant de la scène. La jeune femme brillante, charismatique et avec un faux air assumé de Steve Jobs avait tout pour devenir la nouvelle génie de la décennie.
Sauf que tout était faux. Après avoir levé des millions de dollars de fonds, la vérité a finalement été exposée au grand jour : les tests réalisés par Theranos étaient en grande partie erronés, parfois même délibérément falsifiés. Le scandale aurait pu s’arrêter là, mais a conduit à de nombreuses décisions médicales incorrectes, mettant en danger la vie de milliers de patients à travers le pays.
Après une enquête du Wall Street Journal, l’entreprise a d’abord nié, avant de se résoudre à avouer. En 2018, Elizabeth Holmes a quitté son rôle de PDG, et risquait jusqu’à 20 ans de prison. L’affaire a passionné la critique, au point d’avoir droit à une adaptation sur Hulu et Disney+ en mars dernier, avec Amanda Seyfried dans le rôle principal.
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Est ce que cela signifier la fin du “fake it till you make it” cher au startups américaines pour lever des $$$ alors que c’est du vent derrière….