Dans un sens comme dans l’autre, le changement d’heure n’est pas des plus populaires auprès des Européens. En 2018, 84% d’entre eux s’étaient prononcés contre cette mesure prise en 1916 sur le territoire français, à l’époque pour des raisons d’économie d’énergie.
En 2019, le Parlement européen avait approuvé l’idée de rester toute l’année à l’heure d’été, conformément au souhait de 54% de la population européenne. Après une centaine de pétitions sur le sujet, le projet de loi avait finalement atterri sur la table du Conseil européen, sans jamais la quitter. Une étude d’impact a été réclamée sur le sujet, mais les vingt-sept membres du Conseil ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la marche à suivre. Ni l’heure d’hiver ni l’heure d’été ne parvient à faire consensus, et seule une décision unanime pourra régler le problème.
L’Europe doit s’accorder
Actuellement, 70 pays du monde – européens pour la plupart pratiquent le changement d’heure. Le vieux continent abrite trois fuseaux horaires, et une directive de 2001 avait déjà permis d’harmoniser les dates de changement annuelles en se calant sur les derniers dimanches de mars et octobre. Dans l’espace de libre-échange européen, cette synchronisation entre les pays est particulièrement importante, notamment pour la question du transport ferroviaire et aérien.
Parmi les pays concernés, tous ne sont pas logés à la même enseigne : la Terre tournant sur un axe incliné, les heures de lever et de coucher du Soleil varient drastiquement d’un État à un autre. Les pays situés au Nord connaissent déjà de profonds changements de rythme entre l’hiver et l’été, tandis que ceux situés plus au Sud bénéficient d’un impact moindre. Ainsi, le Portugal, la Grèce et Chypre ont déjà affirmé leur désintérêt pour le sujet, tandis que l’Allemagne ou la Finlande à l’inverse, réclament l’abolition du changement d’heure depuis des années.
Face à l’inaction du Conseil, la pression s’accélère autour du changement d’heure. L’eurodéputée française Karima Delli (EELV), présidente de la commission des transports et du tourisme a ainsi qualifié l’outil “d’obsolète”, avant d’indiquer que si les Etats ne prenaient pas leur responsabilités, “le Parlement européen interpellera le Conseil pour trouver une solution avant la fin de la mandature“. Soit dans moins de deux ans.
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