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Espace : le Zimbabwé et l’Ouganda ont lancé leurs premiers satellites

Ils deviennent les 13e et 14e pays africains à disposer de leur propre satellite en orbite.

Lorsqu’on parle d’aérospatiale, la discussion tourne souvent autour de pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon ou la Chine. Ces états disposent d’une expertise technologique et de moyens conséquents, et ils jouent donc les premiers rôles dans cette industrie. Mais ces dernières années, la donne a commencé à changer ; des outsiders aux profils assez différents font désormais étalage de leurs progrès un peu partout sur la planète. Et en début de semaine, c’est le Zimbabwé et l’Ouganda qui viennent de rejoindre ce club avec le déploiement de leurs touts premiers satellites.

Les engins en question ont décollé ce lundi à partir des États-Unis. Ils ont été acheminés en orbite dans le cadre d’une mission internationale pilotée par la JAXA, l’agence spatiale japonaise. Le Zimbabwé et l’Ouganda deviennent ainsi les 13e et 14e pays africains à disposer de leurs propres engins en orbite. Ils rejoignent ainsi l’Egypte (9 satellites), l’Afrique du Sud (8), l’Algérie (7), le Nigéria (6) et le Maroc (3). On peut aussi citer le Ghana, le Soudan, le Angola, l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda et l’Île Maurice, avec un satellite chacun.

L’histoire du satellite zimbabwéen, ZIMSAT-1, a démarré en 2018 avec l’éviction du dictateur Robert Mugabe au terme d’un coup d’État. Moins d’un an après sa prise de fonction, son successeur Emmerson Mnangagwa a fondé la ZINGSA, l’agence spatiale zimbabwéenne. Depuis, ses ingénieurs travaillent d’arrache-pied pour envoyer leur tout premier engin dans l’espace.

Une mission qui fait polémique

Cette décision n’a pas fait l’unanimité parmi les citoyens, notamment à cause du contexte économique très difficile. De nombreux opposants se sont donc insurgés contre ce qu’ils considèrent être une dépense superflue dans un contexte de fragilité économique caractérisée.

« Lancer un satellite quand l’économie est fragile, c’est de la stupidité », déplore un internaute cité par Phys.org. « Il nous faut des hôpitaux, des écoles, des ambulances, des routes — pas des missions dans l’espace » estime un autre commentateur cité par le Sunday Times.

Pourtant, ce satellite va directement contribuer à l’économie zimbabwéenne. Il servira notamment à la recherche de minerais de grande valeur qui constituent l’une des principales ressources du pays.

Il apportera aussi son soutien à un secteur très en difficulté au Zimbabwé : l’agriculture. Pendant des années, le président Mugabe a mené une politique de « réforme agraire » qui a conduit à la saisie d’environ 8 millions d’hectares de terres arables, soit environ 20 % de la surface du pays ; une politique qui a donné lieu à une crise alimentaire de grande ampleur.

Le dictateur désormais relevé de ses fonctions, le Zimbabwé tente tant bien que mal de reconstruire son secteur agroalimentaire, et ZIMSAT-1 va directement y participer. Il permettra notamment de surveiller les cultures, d’identifier des terres cultivables et de surveiller les sécheresses et autres aléas climatiques qui menacent les récoltes.

Le satellite ougandais, de son côté, aura plus ou moins la même mission. “Avec nos propres données, nous serons plus efficaces dans l’analyse et la prédiction de la météo, de la qualité de l’eau, de la fertilité du sol, des glissements de terrain ou des invasions d’insectes…“, explique Monica Musenero, conseillère en épidémiologie du gouvernement ougandais.

Même s’il ne changera pas la donne à lui tout seul, il sera donc intéressant d’observer l’impact de ZIMSAT-1 sur l’économie zimbabwéenne ainsi que les futurs progrès de cette jeune agence spatiale.

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Source : Phys.org

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