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L’Europe peut encore faire capoter le rachat d’Activision Blizzard

Le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft passe sous l’œil avisé de l’Europe, qui pourrait annuler la transaction.

Cela fait plusieurs mois maintenant que Microsoft a exprimé son intention de racheter le studio Activision Blizzard. Loin d’être une acquisition légère et sans conséquence, la transaction à 70 milliards de dollars est depuis scrutée par les autorités internationales. Le but pour Microsoft est désormais de convaincre les différentes puissances mondiales que ce rachat n’enfreint aucune loi au regard de la concurrence et du monopole.

Après le Brésil ou encore le Royaume-Uni, c’est au tour de l’Union Européenne de passer au crible la proposition du géant. Et les premières impressions sont loin d’être bonnes pour la firme. En effet, dans un rapport tout juste publié, l’Europe confirme des inquiétudes et procède désormais à une enquête approfondie, une sorte de deuxième phase critique pour l’avenir des deux parties. On peut y lire :

L’enquête préliminaire de la Commission montre que l’opération est susceptible de réduire sensiblement la concurrence sur les marchés de la distribution de jeux vidéo pour consoles et PC, y compris les services d’abonnement multi-jeux et/ou les services de streaming de cloud gaming, et des systèmes d’exploitation pour PC. La Commission craint notamment qu’en rachetant Activision Blizzard, Microsoft ne verrouille l’accès aux jeux vidéo pour consoles et PC d’Activision Blizzard, en particulier aux jeux à forte notoriété et à grand succès (jeux dits ‘AAA’) tels que ‘Call of Duty’.

Le FPS, qui vient de s’offrir un nouvel opus, est la plus grande préoccupation de la commission, et ce malgré les propos de Microsoft qui se veulent rassurants. À plusieurs reprises, la firme a expliqué que Call of Duty vivrait sur PlayStation aussi longtemps que ses consoles seront présentes sur le marché, et que les contrats entre Sony et Activision seraient bien évidemment honorés jusqu’au bout.

Un tournant dans l’histoire vidéoludique

Plus que des paroles, l’Europe demande des preuves car elle reconnait que Microsoft possède le pouvoir nécessaire pour changer la donne. C’est d’une importance cruciale selon Margrethe Vestager, commissaire européen à la concurrence, qui explique dans le rapport :

Les jeux vidéo attirent des milliards d’utilisateurs dans le monde entier et comptent parmi les formes de divertissement numériques qui connaissent la croissance la plus rapide. Depuis des années, Microsoft est un acteur majeur de la chaîne d’approvisionnement des jeux vidéo. La société est en train d’acquérir Activision Blizzard, un producteur de contenu de jeux vidéo très prospère.

Nous devons veiller à ce que des opportunités subsistent pour les distributeurs actuels et futurs de jeux vidéo pour PC et consoles, ainsi que pour les fournisseurs rivaux de systèmes d’exploitation pour PC. Il s’agit de veiller à ce que l’écosystème des jeux reste dynamique, au bénéfice des utilisateurs, dans un secteur qui évolue à un rythme rapide. Notre enquête approfondie évaluera comment l’accord affecte la chaîne d’approvisionnement des jeux vidéo.

Pas de réponse avant des mois

Ceci étant dit, l’Union Européenne va procéder à l’enquête, dont le résultat peut nous parvenir au plus tard le 23 mars 2023. Il faudra donc s’armer de patience avant de savoir à quelle sauce les joueurs seront mangés. Il s’agit d’une acquisition extrêmement importante non seulement pour son impact historique, mais aussi pour toutes les franchises Activision Blizzard et leur avenir sur PlayStation de manière générale.

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2 commentaires
  1. Eh ben dis donc tant d’histoire pour un rachat Sony a le bras long avec son lobby de ouf. Microsoft devrait proposé un deal de licence exclu pour voir la réaction de Sony Genre god of War, horizon zéro, ou spiderman etc… Sur Xbox contre les jeux Activision

  2. Ça prouverait encore une fois que l’Europe est un frein à tout… Je trouve justement que ce rachat rendrait les jeux Activision/Blizzard plus accessibles qu’ils ne le sont actuellement, vu la démocratisation du Gamepass sur tous les supports. Alors bien sûr y’aura des exclues, mais c’est déjà le cas depuis toujours et quand c’est Sony qui bloque des exclues ça fait pas scandale, donc c’est une sacré hypocrisie à tous les niveaux…
    Le seul point sur lequel je suis d’accord, c’est que Microsoft devrait mettre par écrit un contrat avec Sony qui stipule bien que Call of continuera sur PlayStation. Parce que pour le moment on a que des paroles de Phil Spencer, mais ça n’a pas de valeur juridique.

Les commentaires sont fermés.

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