Falcon Heavy, le lanceur le plus puissant du catalogue de SpaceX, et accessoirement du monde — en attendant le vol inaugural du Super Heavy — est enfin revenu aux affaires, pour le plus grand plaisir des fans d’aérospatiale qui se languissaient depuis plus de trois ans. L’engin a pris son envol depuis le Kennedy Space Center mardi 1er novembre à 9 h 41, heure locale, pour rejoindre l’orbite géostationnaire.
Chaque décollage de ce monstre de métal de plus de 1400 tonnes est un sacré spectacle, mais il est aussi particulièrement rare ; c’est seulement la quatrième fois qu’il est mis à contribution. L’entreprise d’Elon Musk a tendance à privilégier son petit frère, le lanceur Falcon 9, qui occupe aujourd’hui une place centrale dans la logistique de SpaceX. À titre de comparaison, ce dernier a décollé plus d’une fois par semaine sur toute l’année 2022.
Si la firme a sorti l’artillerie lourde, c’est parce que la charge utile était trop importante pour sa mule favorite. Falcon 9 peut emporter un maximum de 8 tonnes vers l’orbite géostationnaire. Le modèle Heavy, en revanche, peut emporter presque 27 tonnes de matériel vers cette même destination grâce à ses 27 moteurs Merlin, qui offrent un total de 64 tonnes de poussée.
Il s’agit d’un lanceur (partiellement) réutilisable. Lors des trois premiers lancements, SpaceX a tenté de récupérer la partie centrale et les deux boosters latéraux en les faisant atterrir sur une barge automatisée. Mais cette configuration implique de sacrifier une partie de la charge utile; il faut en effet conserver du carburant pour l’atterrissage. Et dans ce cas précis, SpaceX a dû faire l’impasse sur le retour de la partie centrale pour pouvoir entasser autant de matériel que possible dans le fuselage.
La première charge utile top-secrète de SpaceX
D’après SpaceNews, Falcon Heavy a emporté un satellite Tetra-1. Il servira de plateforme de test pour des manœuvres de rendez-vous orbital. La charge utile comprenait aussi un LDPE-2. Cet engin construit par Northrop Grumman est une sorte de petit autobus orbital ; il embarque lui-même plusieurs autres petits satellites qu’il peut positionner avec précision après avoir été déposé par le lanceur principal.
La mission de ces derniers, en revanche, demeure mystérieuse. Et pour cause : il s’agit d’un paquetage top-secret lancé pour le compte de l’US Space Force, la division spatiale de l’armée américaine. Le grand public n’a donc aucun moyen de connaître la mission exacte des satellites déposés en orbite géostationnaire, à un peu plus de 35 000 kilomètres de la surface.
Quoi qu’il en soit, la mission a été parfaitement gérée par SpaceX ; le matériel de l’USSF a été livré comme prévu. Et cerise sur le gâteau, les deux boosters latéraux ont réussi à se reposer sans encombre sur la base de l’USSF au Cap Canaveral. Ils sont ainsi devenus les 150e et 151e engins récupérés de cette façon par l’entreprise.
Un succès encourageant à l’approche du vol inaugural tant attendu du Starship. Ce véhicule spatial de dernière génération, monté sur l’immense lanceur Super Heavy, doit faire passer SpaceX et l’aérospatiale mondiale dans une toute nouvelle dimension. Il sera notamment une pièce essentielle du programme Artemis qui doit ramener l’humain sur la Lune d’ici quelques années. Son baptême de l’air est prévu en décembre prochain ; nous aurons bientôt droit à un nouveau décollage de lanceur lourd, mais avec des implications encore autrement plus importantes.
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