Chaque année, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publie un rapport sur l’évolution des comportements dans l’Hexagone. En 2021, la carte bancaire a encore renforcé sa place de premier moyen de paiement en nombre d’opérations : cette dernière représente pas moins de 61% de toutes les transactions en France.
Sur les montants échangés, la CB se place ainsi juste derrière le virement et le prélèvement parmi les solutions de paiement scripturales (hors espèces). C’est d’ailleurs la première année où les volumes échangés avec la carte bancaire dépassent ceux réalisés par l’intermédiaire de chèques.
Si les chèques sont toujours très prisés des fraudeurs, la carte bancaire représente encore 34% de toutes les fraudes aux moyens de paiement. En 2021, l’Observatoire se félicite de voir le taux de fraudes par carte baisser sur internet grâce à l’authentification forte que l’on retrouve désormais sur la majorité des sites e-commerce. Ce dernier permet d’avoir une double vérification en amont d’une transaction (par exemple via un code envoyé par SMS). Conséquence de cette mesure de sécurité, les fraudes ont baissé de 20% sur internet.
Cela dit, la carte bancaire est toujours à risque. En effet, il suffit qu’un pirate informatique mette la main sur une base de données de site e-commerce corrompue (sans chiffrage) pour que vos coordonnées bancaires soient dans la nature. Justement, 78% des fraudes à la carte bancaire sont liées à l’usurpation de numéros de carte. La deuxième raison n’est autre que les cartes perdues ou volées, et cela ne représente que 18% des fraudes.
La carte bancaire jetable
Il faut donc savoir prendre ses précautions lorsqu’on réalise un paiement sur internet par carte bancaire. Niveau ultime de protection, on retrouve la carte bancaire virtuelle et éphémère. Egalement appelée “carte bancaire jetable”, celle-ci permet de générer des codes uniques pour réaliser une transaction. De cette manière, même si un hacker mettait la main sur une base de données d’un e-commerçant, votre code ne sera plus réutilisable.
En France, les banques traditionnelles ne s’y sont pas encore mises. Cette solution est disponible chez quelques rares prestataires tournés vers le digital, à l’instar d’un Revolut. Concrètement, depuis l’application mobile de la fintech, vous pourrez générer un code de carte bancaire à la volée. Celui-ci pourra être utilisé pour une transaction, après quoi vous détruisez la carte. Vous pouvez aussi choisir de la bloquer, ou de l’utiliser pour plusieurs transactions avant de la désactiver totalement.
La carte bancaire éphémère est donc la solution idéale pour réaliser un paiement sur internet : elle est aussi compatible avec la double authentification. Par exemple, si votre compte Revolut est sollicité pour une confirmation (via SMS ou par l’app), vous recevrez aussi la notification avec votre carte jetable. Ces codes sont à usage ponctuels et sont directement rattachés à votre compte principal Revolut.
Vous pouvez aussi très bien utiliser une carte virtuelle éphémère pour des paiements physiques. Si vous avez un doute sur un terminal de paiement par exemple, vous pouvez utiliser votre carte Revolut via Apple Pay (ou Google Pay). Juste après, il vous suffira de la désactiver pour ne pas voir vos coordonnées bancaires s’envoler dans la nature.
Hormis Revolut, cette solution n’est pas encore démocratisée parmi les services de paiement en France. Les banques traditionnelles n’ont pas adopté cette méthode, les banques en ligne non plus – et N26 n’a pas encore franchi le pas. Si plusieurs établissements ont créé le système de “carte bancaire virtuelle” (ce qui permet de les enregistrer sur Apple Pay ou Google Pay sans avoir de carte physique), la carte jetable n’a pas encore fait son nid. Et pourtant, c’est la façon la plus sécurisée de régler ses achats sur internet.
A l’approche de Noël, la Banque de France alerte sur les fraudes – qui progresse toujours au moment des fêtes et lors du Black Friday. “Avec la rentrée, ce sont pour nous les deux temps forts en matière de fraude”, expliquait lors d’une conférence de presse Julien Lasalle, secrétaire de l’Observatoire rattaché à la Banque de France.
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