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La Terre a perdu 69% de sa faune sauvage en 50 ans

La Cop15 contribuera-t-elle enfin à inverser cette tendance dramatique ?

Plus personne n’ignore aujourd’hui que l’être humain a une influence plus que néfaste sur son environnement ; plus le temps passe, et plus l’impact d’Homo sapiens sapiens se fait sentir. Une situation intrinsèquement problématique pour notre espèce, puisque notre survie dépend directement de ce même environnement.

Comme de très nombreux spécialistes le rappellent régulièrement, il devient donc urgent de transformer notre société en profondeur pour faire émerger un nouveau modèle plus sain, plus responsable, et surtout tourné vers l’avenir.

Mais à force de parler du futur peu glorieux qui nous attend au tournant si cette situation perdure, il serait aussi facile d’oublier que des pans entiers de la biodiversité terrestre ont déjà été sacrifiés en cours de route. C’est ce que le World Wide Fund for Nature (WWF) a tenu à rappeler avec la publication d’un nouveau rapport pas franchement rassurant.

Ce dernier se base sur une étude de la Zoological Society of London (ZSL). Tous les deux ans, cette institution prestigieuse effectue un grand recensement baptisé Living Planet Report. Elle y décrit l’évolution de 32 000 populations d’animaux de 5230 espèces distinctes; un échantillon assez important pour pouvoir tirer des conclusions assez claires à l’échelle globale.

L’inquiétant déclin de la faune mondiale se poursuit

Et comme d’habitude, l’édition 2022 présente plusieurs données inquiétantes. On y trouve notamment un chiffre particulièrement alarmant ; en moyenne, les populations en question auraient décliné de 69 % depuis 1970. Elles auraient donc perdu plus des deux tiers de leurs individus en un demi-siècle.

Le rapport explique que ce phénomène est assez hétérogène ; certaines populations ont été touchées bien plus durement que d’autres. C’est particulièrement vrai en Amérique latine, où l’on trouve les plus grandes forêts vierges du monde, et dans les Caraïbes. Il s’agit traditionnellement de véritables trésors écologiques à la biodiversité foisonnante ; mais certaines populations d’animaux, pourtant loin d’être menacées et encore abondantes il y a quelques décennies, auraient fondu de 94 %.

Le phénomène touche aussi certaines espèces iconiques, comme le célèbre dauphin rose qui sillonne la portion brésilienne du fleuve Amazone. Ses effectifs ont décliné d’environ 65 % entre 1994 et 2016, soit deux fois plus vite que la moyenne des espèces étudiées.

La situation est également dramatique en Afrique. La ZLS estime que les effectifs des populations surveillées ont chuté d’environ 66 %. Et même dans les régions les moins touchées, les chiffres restent plus que préoccupants. En Europe et en Asie centrale, pourtant située en bas du classement, ce chiffre atteint tout de même 18 %.

On constate aussi cette tendance dans certaines niches écologiques particulièrement importantes, comme les étendues d’eau douce. L’étude de la ZLS affirme que la population des espèces d’eau douce recensées aurait chuté de 83 % à l’échelle globale. En cause : la surpêche, la hausse des températures ou encore l’érosion des zones côtières.

C’est un indicateur de la pression que nous exerçons sur nos systèmes fluviaux », explique Marco Lambertini, directeur général de WWF International cité par France Info. C’est une conséquence de la pollution, de l’irrigation utilisée pour cultiver, mais aussi des barrages construits dans les rivières, qui bloquent la migration des espèces qui doivent remonter les fleuves pour se reproduire », détaille-t-il.

« Cette guerre est clairement en train d’être perdue »

Toutes ces conclusions s’inscrivent dans la continuité du précédent rapport, publié en 2020. « La nature était, et est toujours dans une très mauvaise passe », explique Mark Wright, directeur de la recherche scientifique à WWF-UK. « Cette guerre est clairement en train d’être perdue. »

Comme à chaque fois, le rapport insiste lourdement sur le fait que la situation n’est pas encore désespérée pour autant. Mais lorsqu’on se penche sur les exemples fournis, on se rend vite compte qu’ils sont plutôt anecdotiques et pas vraiment rassurants.

Ils parlent notamment d’une population de gorilles dans un parc naturel en République Démocratique du Congo dont la population avait chuté de 80 % en 15 ans à cause du braconnage. Grâce à ces efforts de conservation, leur population a fini par remonter de 400… à 600 individus en l’espace de huit ans. Certes, dans l’absolu, il s’agit d’une bonne nouvelle. Mais à l’échelle globale, c’est à peu près l’équivalent d’un éternuement au milieu d’un ouragan.

Cette fois, c’est la bonne ?

La date de publication de ce rapport n’a pas été choisie au hasard ; elle arrive juste avant deux dates très importantes de l’agenda climatique. En effet, la COP27, une vaste conférence internationale sur le changement climatique, est prévue en novembre prochain. Elle sera suivie par la COP 15 sur la biodiversité en décembre.

À ces occasions, des représentants de nombreux gouvernements et institutions tenteront de mettre en place une stratégie globale pour réduire l’impact de l’Homme sur le climat, les différents écosystèmes, ainsi que la faune et la flore qui y résident ; et ce rapport fera très certainement partie des éléments abordés lors des discussions.

Il ne reste qu’à espérer que ces délibérations auront enfin des conséquences concrètes. Car en l’état, le bilan de ces événements n’est pas franchement flatteur. Certes, ils contribuent à donner de la visibilité à ces thématiques cruciales ; mais force est de constater que le temps file et que la tendance est encore bien loin de s’inverser. Pour les auteurs du rapport, il est donc plus que temps de prendre des mesures drastiques au niveau législatif.

« Pour infléchir la courbe de la perte de biodiversité… ce n’est plus seulement une question de conservation », rappelle Robin Freedman, l’un des chefs d’équipe qui ont contribué au rapport du ZSL. « Il est question de changer notre modèle de production et de consommation — et la seule façon d’y parvenir, c’est de légiférer sur la base d’objectifs clairs, quantifiables à la COP15 en décembre », martèle-t-il.

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2 commentaires
  1. Oui mais il existe un pays ou l’on veux mettre une taxe sur le pet des vaches . Et pourquoi pas sur ceux des humains !…..

  2. bah en presque 100ans… aller 200ans on es passé de 1 milliards d’humain a …. bientot 10 milliards d’humain !
    forcement sa prend de la place !

Les commentaires sont fermés.

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