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NASA : la petite sonde Capstone est enfin stable, Artemis l’a échappé belle

Enfin une bonne nouvelle pour le programme Artemis !

La NASA a enfin réussi à stabiliser sa minuscule sonde Capstone, qui tournoyait hors de tout contrôle depuis plusieurs semaines.

Capstone est un petit engin de la taille d’un micro-ondes qui doit jouer un rôle très important dans le programme Artemis, cette série de missions qui doit aboutir au retour de l’humain sur la Lune. Cette sonde est une sorte d’éclaireur; sa mission est d’ouvrir la voie au déploiement du Lunar Gateway. Cat avant-poste lunaire facilitera la logistique des missions interplanétaires. Mais jusqu’à présent, Capstone a donné bien des maux de tête aux ingénieurs avec deux dysfonctionnements consécutifs.

Des débuts assez inquiétants

Ces déconvenues avaient commencé à la fin du mois de juin, lorsque la NASA avait perdu le contact avec son cubesat. L’agence a réussi à rétablir le contact début juillet — (voir notre article), mais elle n’était pas au bout de ses peines. Au début du mois de septembre, une valve est restée coincée en position ouverte sur l’un de ses huit propulseurs, ce qui a eu pour effet de faire tourner l’engin hors de tout contrôle (voir notre article).

Habituellement, cette situation est gérée à l’aide d’une roue de réaction. C’est un dispositif qui permet à un véhicule de s’orienter dans l’espace en faisant varier la vitesse de rotation de différentes roues, orientées selon des axes bien précis (voir le principe de conservation du moment angulaire). Mais dans ce cas précis, le tournoiement était trop violent pour permettre à la roue de stabiliser l’engin rapidement.

Une situation très préoccupante. Car si elle avait duré trop longtemps, Capstone aurait pu se retrouver dans une situation encore plus inconfortable. Si une sonde ne peut pas s’orienter correctement, cela signifie aussi qu’elle ne peut pas positionner ses panneaux photovoltaïques en direction du Soleil. Il s’agit donc d’une relative urgence ; ces panneaux sont la seule source d’énergie dont dispose Capstone.

Elle aurait notamment pu dévier considérablement de sa trajectoire, puisqu’elle n’était pas en état d’effectuer les corrections prévues en cours de route. Mais surtout, elle risquait d’épuiser complètement ses réserves d’électricité.

Cela signifie que le moment venu, elle aurait été incapable de réaliser les manœuvres nécessaires pour circulariser son orbite autour de la Lune. Un peu comme un passager assoupi qui aurait raté son arrêt de train… sauf que dans l’espace, il n’y a pas de terminus ; le cas échéant, Capstone aurait gagné un aller simple pour les confins de l’univers. Elle aurait donc été perdue à tout jamais, avec tout ce que cela implique pour Artemis.

Capstone est enfin stabilisée

Autant dire que la NASA devait absolument récupérer le contrôle de Capstone avant son survol de la Lune; celui-ci est prévu le 13 novembre prochain. Elle s’est donc résolue à lancer une manœuvre qui présentait des risques « significatifs » selon l’agence. Et heureusement, elle y est enfin parvenue en fin de semaine dernière..

« L’équipe de Capstone a exécuté avec succès une opération de stabilisation vendredi 7 octobre » ont annoncé ses porte-paroles dans un communiqué daté du lendemain. Ils ont pu récupérer le contrôle de la sonde. Cela leur a permis de positionner les panneaux directement face au soleil et l’antenne en direction de la Terre. Sa survie devrait donc être assurée dans l’immédiat.

Le communiqué ne détaille cependant pas comment les ingénieurs sorti Capstone de cette mauvaise passe. Puisque la NASA parle d’opération à haut risque, on peut imaginer qu’ils ont probablement joué sur les propulseurs. En activant certains d’entre eux pendant une durée bien précise à des moments stratégiques, il est effectivement possible d’amortir progressivement la rotation de l’engin pour le stabiliser… mais en cas d’erreur ou de dysfonctionnement, la sonde aurait aussi pu filer sur une trajectoire irrécupérable.

Une vue d’artiste de Capstone. © Illustration by NASA/Daniel Rutter

Mais malgré ce succès, la NASA n’est pas encore tout à fait au bout de ses peines. Certes, cette intervention « supprime un obstacle majeur à la reprise des opérations normales ». Mais il va encore falloir s’assurer que la fameuse valve ne se remettra pas à faire des siennes. Car plus Capstone s’approche de notre satellite, plus la marge de manœuvre se réduit. En cas de nouvelle poussée intempestive, il sera peut-être trop tard pour procéder à de nouveaux ajustements.

En attendant que le SLS se décide enfin à quitter la Terre (voir notre article), il va donc falloir croiser les doigts pour que Capstone arrive à bon port sans encombre ; la suite du programme Artemis en dépend.

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