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Des archéologues égyptiens demandent le retour de la pierre de Rosette

La Pierre de Rosette a été découverte sous Napoléon lors de sa campagne d’Egypte. Elle est depuis exposée à Londres au British Museum.

La pierre de Rosette est la clé de voûte de notre compréhension de l’Égypte antique. Découverte et traduite par Champollion il y a plus de 200 ans, cette pierre est aujourd’hui conservée au musée d’histoire naturelle de Londres. Mais des archéologues égyptiens trouvent que la présence de ce morceau de l’histoire dans la capitale anglaise est un non-sens total.

Tout comme pour le buste de Nefertiti, qui trône dans une des salles du “Neues Museum” de Berlin. Les archéologues égyptiens viennent de demander le retour de la pierre de Rosette dans son pays d’origine. Afin de se faire entendre auprès des autorités anglaises et égyptiennes, le groupe a lancé une pétition en ligne. À l’heure où nous écrivons ces lignes, elle a déjà dépassé les 2000 signatures.

Une découverte française faite en Egypte exposée en Angleterre

Découverte au tout début du XIXe siècle par les soldats de Napoléon Bonaparte lors de sa campagne militaire en Égypte, la pierre de Rosette a permis à Jean-François Champolion de traduire les hiéroglyphes égyptiens. Grâce à un texte écrit à la fois en égyptien et en grec ancien, le français a réussi à décoder l’alphabet et la langue des pharaons.

Cette découverte a permis de faire des avancées majeures dans notre compréhension de l’histoire égyptienne. Jusqu’alors, les historiens de l’époque se basaient uniquement sur les résultats des fouilles et cherchaient des textes extérieurs, souvent grecs, racontant l’histoire de cette civilisation qui régnait sur la Méditerranée il y a des millénaires.

Aujourd’hui la pierre de Rosette se trouve dans un conflit géopolitique entre plusieurs musées qui savent à quel point cet objet est précieux. Sur le site internet du British Muséum, le lieu assure que la pierre est « l’un des objets les plus populaires » de sa collection.

La difficile question de l’héritage culturel

Mais les Égyptiens ne l’entendent pas de cette oreille et ils souhaitent récupérer « leur » pierre dans les prochaines années. Depuis quelques décennies de nombreuses œuvres d’art ont été redemandées par leur pays d’origine. C’est le cas d’une partie du trésor des Incas qui était exposé en Espagne et qui, en partie, rejoint le Pérou et la Bolivie.

En Afrique la France a récemment rendu des œuvres d’art à plusieurs tribus du continent, notamment le Burkina Faso ou la République du Mali. Anciennes colonies françaises, les œuvres avaient été réquisitionnées avant de se retrouver exposées dans les musées parisiens.

L’Égypte, avec son histoire très riche, dispose de très nombreuses œuvres d’art. Une grande partie d’entre elles sont exposées un peu partout à travers le monde. À Berlin, Paris et Londres, des pièces majeures de l’histoire de l’Egypte Antique sont mises en avant. Une situation qui ne plaît pas à beaucoup d’Égyptiens. Ils se sentent volés dans leur histoire. La pierre de Rosette, comme d’autres monuments de l’histoire de ce pays millénaire, pourrait ainsi faire le chemin retour vers le musée international du Caire dans les prochaines années.

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9 commentaires
  1. Nous demandons aussi que le nom du musée national d’archéologie du Caire et les cartels soient aussi écrits en français. #Champollion

  2. La Pierre est bien au British Museum mais pas musée d’histoire naturelle de Londres, ce sont deux endroits différents.

  3. Gamal
    à moins de recevoir une bombinette de Putin, ces trésors sont bien plus en sécurité là où elles sont; se souvenir que les premiers destructeurs de biens historiques furent les égyptiens eux-mêmes, depuis les pilleurs iconoclastes qui n’hésitaient pas à brûler les momies pour récupérer les amulettes, jusqu’aux dirigeants, pharaons, rois qui détruisaient, faisaient des cadeaux, ou démontaient les pyramides pour en faire de la chaux. Sans les chercheurs et passionnés européens que resterait-il de l’Egypte ? Même s’il a fallu passer par quelques périodes d’obscurantisme (chrétienté, snobs anglais qui se servaient des momies comme ingrédient de peinture ou carburant de locomotive) la conscience de la valeur de ce patrimoine a vite prévalu. Je n’ose imaginer ce qui serait arrivé à ces trésors… on aurait fini par retrouver des échantillons certifiés de 100 g de la pierre de rosette sur le net. Les égyptiens sincères devraient eux-mêmes en avoir conscience. (et vous savez quoi, je suis moi-même à moitié égyptien)

  4. Les Égyptiens et leurs principes religieux d aujourd’hui ne sont pas ceux d hier donc le retour de quoi, pourquoi ?…

  5. Tout ce qu’il y a de culturel, historique ne devrait jamais pouvoir être dans un autre pays que le sien (je parle de définitif)
    Des échanges oui mais ça depend du degré de dégradation etc…

    Pour ma part je ne comprends pas que l’on puisse vendre des items ayant une appartenance à Napoléon ou autres rois, cest notre histoire. Donc oui cette pierre doit retourner chez elle auprès de son peuple.

Les commentaires sont fermés.

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