Une attaque sur les câbles sous-marins pourrait vous priver de Netflix

Le sabotage des pipelines gaziers Nord Stream n’en finit plus de faire jaser. Pour l’instant, personne n’a encore pu apporter de preuves indiscutables qui permettraient de déterminer l’auteur de ces actes. Et pendant que les Russes et les Américains se renvoient la responsabilité des dégâts, de nombreux états réalisent désormais que d’autres infrastructures sous-marines critiques pourraient être menacées; c’est notamment le cas de la France, qui va désormais surveiller les câbles de communication sous-marins.

Tout est parti du comportement étrange du navire russe Yantar. Ce bâtiment est censé être un “simple” bateau océanographique, mais il est aussi suspecté d’être un navire-espion de toute première catégorie.

D’après le site spécialisé Opex360, le Yantar se serait fait extrêmement discret ces derniers temps. Une situation qui a intrigué les services de renseignement de plusieurs pays. En effet, l’engin embarque son propre petit sous-marin, capable d’évoluer à une profondeur d’environ 6000 mètres… ce qui pourrait lui permettre d’espionner, voire même de saboter des câbles de communication sous-marins. Et ce n’est pas le seul. Toujours selon Opex360, l’armada russe comprendrait aussi deux autres sous-marins nucléaires suffisamment équipés pour détruire ces équipements.

Une éventualité prise très au sérieux par les gouvernements. Car il s’agit d’installations éminemment stratégiques, encore plus que le fameux Nord Stream. Ils servent de support à la quasi-totalité des communications à l’échelle de la planète, et un sabotage à grande échelle pourrait donc avoir des conséquences désastreuses pour le fonctionnement d’une nation, voire même représenter une menace pour sa souveraineté.

Une importance que Florence Parly, alors Ministre des Armées, avait tenu à souligner en février dernier. “ Nous devons être en mesure de renforcer la protection et la sécurité des câbles de communication […], mais aussi les infrastructures de transport d’énergie ou encore des ressources”, cite Opex360.

De plus la France est aujourd’hui le tout premier point d’entrée de l’Union européenne pour les flux de données. Elle hérite donc d’un rôle de plaque tournante numérique qui augmente encore l’importance stratégique des câbles en question.

C’est dans ce contexte qu’ Emmanuel Macron a récemment demandé une inspection poussée des câbles sous-marins français. L’objectif : s’assurer que rien n’a été endommagé, puis se donner les moyens d’empêcher un éventuel sabotage.

Tous les scénarios sont sur la table

Évidemment, un dispositif de surveillance est déjà intégré à ces câbles par défaut. De plus, certains de ces câbles sont redondants; l’attaque d’un seul câble ne suffirait pas à ramener le pays à l’âge de pierre. D’après Europe 1, qui a relayé la demande du Président, il faudrait au moins que 4 ou 5 des câbles français soient mis hors service simultanément.

Un scénario relativement improbable, mais dont les conséquences seraient si graves qu’il convient de parer à toute éventualité. Le chef de l’État aurait déjà été briefé sur différents scénarios catastrophiques. L’objectif serait alors de protéger les infrastructures critiques, comme les institutions bancaires ou les systèmes qui relèvent de la santé publique.

Cela pourrait forcer le gouvernement à prendre des mesures à l’impact non négligeable; Europe 1 explique par exemple qu’en cas d’urgence absolue, les autorités pourraient couper l’accès à certains services comme Netflix ou YouTube. Mais si les relations internationales deviennent tendues à ce point, le fait de pouvoir binge-watcher une énième série à l’emporte-pièce sera certainement le cadet de nos soucis…

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