L’attribution de la Coupe du Monde de football au Qatar n’en finit plus de faire jaser, pour des raisons toutes plus évidentes les unes que les autres. Entre les problèmes éthiques liés au respect des droits de l’Homme, la question de la corruption, les conditions de travail des ouvriers et l’aberration écologique absolue que représente ce chantier pharaonique, on peut déjà affirmer qu’il s’agira d’un événement très particulier.
Mais polémique ou pas, cette exposition a tendance à faire des envieux ; d’autres superpuissances pétrolières se bousculent désormais au portillon pour accueillir d’autres événements sportifs prestigieux ; c’est dans ce contexte que l’AFP vient d’annoncer l’attribution des Jeux asiatiques d’hiver 2029… à l’Arabie Saoudite. Ce choix, qualifié de « grande victoire » par le Prince Abdulaziz, est tout de même assez étonnant pour plusieurs raisons.
Des pistes de ski au milieu des dunes
La première, et certainement la plus évidente, est d’ailleurs soulignée par une déclaration de Fayik Abdi, le premier athlète saoudien à participer à cette compétition (à Pékin en 2022). « En grandissant, je n’aurais jamais cru que je pourrais skier dans mon pays natal », affirme-t-il.
Et il n’est probablement pas le seul. Après tout, nous parlons d’un pays davantage connu pour ses dunes que pour ses sommets enneigés ; il est même recouvert à 95 % de terres arides. Pas forcément le genre de décor où l’on s’attend à trouver des pistes de slalom et des canons à neige…
Certes, tout le territoire saoudien n’est pas aride à ce point – mais le symbole reste fort. Et dans tous les cas, cela signifie qu’il faudra forcément réaliser des travaux d’aménagement pharaoniques — peut-être même davantage que le Qatar. Rappelons que l’émirat a prévu d’installer d’immenses systèmes de climatisation pour refroidir des stades entiers lors de la prochaine Coupe du Monde.
Un non-sens navrant qui fait déjà pousser des cris d’orfraie aux défenseurs de l’environnement. Et ils vont probablement friser l’anévrisme lorsqu’il sera question d’implanter des half-pipes et des pistes de Super G dans un pays où la température moyenne ne descend quasiment jamais sous les 8 °C en hiver…
Ces inquiétudes, le régime saoudien les a toutefois balayées d’un revers de la main. « Cet événement va mettre en évidence le potentiel énorme et la superbe infrastructure de l’Arabie Saoudite », explique le Prince Abdulaziz.
Un projet d’infrastructure complètement fou
Autre point très intéressant de cette annonce : Trojena, le complexe sportif qui hébergera l’événement, sera implanté à NEOM. Pour rappel, il s’agit d’un projet de mégacité futuriste qui semble tout droit sorti de l’imagination débridée d’un scénariste sous psychotropes. Dans son annonce initiale, le régime saoudien mentionnait pêle-mêle une Lune artificielle, des taxis volants, ou encore des combats de robots gladiateur (voir notre article).
https://twitter.com/AFP/status/1577213311883612160
Au milieu de ce projet délirant, l’implantation d’une infrastructure consacrée aux sports d’hiver semblerait presque anecdotique. Il sera en tout cas très intéressant de voir si ce projet infiniment ambitieux sera bouclé dans les temps ; il n’est pas impossible qu’une fois sur place, les athlètes s’affrontent dans une poignée de bâtiments réfrigérés plantés au milieu d’un énorme chantier désertique.
Une torchère olympique alimentée à grands coups de pétrodollars
De plus, il reste aussi un autre point problématique avec cette attribution : l’écart considérable qui existe entre la politique de cette superpuissance pétrolière et les valeurs traditionnelles de l’Olympisme (les Jeux asiatiques sont reconnus par le Comité olympique).
D’un côté, nous ce dernier ambitionne de « bâtir un monde pacifique et meilleur » grâce à la pratique du sport « sans discrimination d’aucune sorte […] en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ». Et de l’autre, nous avons le régime de Mohammed Ben Salmane, qui n’est pas franchement réputé pour sa complaisance vis-à-vis des idéologies divergentes.
Dans la dernière édition de son rapport, l’ONG Amnesty International rappelle que le pays continue de restreindre considérablement les libertés de culte et d’expression, en particulier de la presse. Les droits des femmes et des migrants font aussi partie des problématiques qui reviennent souvent sur la table.
Deux positionnements qui, à première vue, semblent fondamentalement incompatibles. Reste à voir si la Flamme olympique sera remplacée par une torchère pétrolière…
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Il n’y a rien qui va !
bah après, c’est cohérent avec tout se qu’il se passe dans le reste du monde… tout est inversé, on marche sur la tête et dans tous les domaines de la vie
manifestement ça n’a aucun sens pour les quelques bobos d’europe occidental .. et probablement que ça a du sens pour les pays asiatiques !!! Et ils ne sont que 4.6 Milliards d’habitants.. va comprendre Charles.
Il tombera comme d’habitude des flocons de billets de banque sur les comptes offshore de nos élites, et tout sera normalisé. Ne vous inquiétez pas ils gèrent tout pour vous, même la planète.
Donc on va produire des millions de tonnes de neige dans le désert en 2029…
Mais l’Arabie Saoudite, c’est pas l’un des pays qui va cramer en premier dans les décennies à venir ?
Il y a des montagnes en Arabie Saoudite, le jabal Sawda est une montagne d’Arabie saoudite. Il se situe à une altitude d’environ 3 000 mètres dans la province d’Asir. Et l’hiver la température est inférieure à 0°. Comme toujours la haine et la désinformation l’emporte sur la réalité, certes il faudra faire des projets pharaoniques mais ce sera bien dans des montagnes pas dans les dunes !!! Nous avons bien construit Avoriaz et d’autres stations en partant de rien en France.
Enfin quelqu’un qui a lu une autre source ! A moins que l’auteur ait volontairement occulté ce point ? Ce n’est pas improbable quand on voit la tournure de l’article.
Le tweet original de l’afp dit quand même que ça va être organisé “dans une mégaville futuriste à 500 milliards dans le désert, qui aura un complexe de sorts d’hiver à l’année”, et la mégaville en question c’est celle sur l’image, alors je sais pas pourquoi vous parlez de vos montagnes…
“Je n’ai jamais cru que je skierais (un jour) dans mon pays”, a réagi mardi le skieur alpin saoudien Fayik Abdile, cité dans le communiqué de l’organisation.
Même un skieur Saoudien est étonné, ça veut dire ce que cela veut dire.
Le défi technologique est gigantesque et j’avoue que j’adore voir ce genre de challenge mais c’est pas forcément le moment à l’heure actuelle de penser à construire des pistes de ski en Arabie Saoudite. Ceci étant dit, le boulot réalisé par l’Arabie saoudite avec les pays en développement est magnifique.
On peut tout à fait être très mesuré sur une idée et dithyrambique sur l’autre idée.