La « French Tech » bientôt rebaptisée « Technologies françaises » ?

L’État français est-il atteint d’une aversion au français ? Plusieurs marques créées ces dernières années, ainsi que des noms d’initiatives, utilisent en effet abondamment l’anglais. Il y a par exemple le sommet « Choose France », organisé chaque année par l’Élysée qui regroupe des chefs d’entreprises du monde entier, ou encore la bien connue « French Tech » qui comprend les jeunes pousses tricolores, adossée au label « Next 40 » des entreprises technologiques les plus prometteuses.

Lutte pour le français

Le gouvernement et les ministères vont-t-ils devoir revoir leur copie et changer ces marques par des noms en français ? C’est en tout cas l’objectif de l’association Francophonie Avenir (Afrav), qui a porté plainte contre l’État devant le tribunal administratif de Paris. Régis Ravat, le président du petit groupe (80 adhérents), ne propose aucun nom de remplacement car « ce n’est pas mon problème », affirme-t-il au Point.

En revanche il tient à faire respecter la loi : en l’occurrence, la loi Toubon votée en 1994 qui vise à privilégier l’usage du français. La victoire sera-t-elle au bout du chemin ? Rien n’est moins sûr : l’Afrav a en effet perdu de nombreux procès. Mais l’association a aussi remporté la partie en forçant l’Université de Paris Sciences et Lettres à rebaptiser son « Research University Paris », ou encore face à l’aéroport de Metz-Nancy-Lorraine qui voulait s’appeler « Lorraine Airport ».

La voie du procès est la seule qui puisse obliger les collectivités, les institutions et les entreprises à respecter la loi, selon l’association. Bercy a proposé à l’Afrav de s’entendre sur un règlement à l’amiable, un signe qui montre une certaine fébrilité du gouvernement dans ce dossier aussi symbolique que politique. La proposition a été rejetée par Régis Ravat…

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