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En plein dans le mille : revivez le plongeon épique de la sonde DART en vidéo

Des images grisantes pour conclure une mission historique.

DART, la sonde kamikaze de la NASA, vient de conclure son périple de dix mois avec un saut de l’ange épique vers la surface de l’astéroïde Dimorphos (voir notre article) ; voici les dernières images de cette mission pas comme les autres qui, un jour, pourrait bien jouer un rôle dans la survie de l’humanité.

Intuitivement, ceux qui n’ont pas suivi l’actualité liée à cette mission pourraient penser qu’il s’agit d’un regrettable accident. C’est en fait tout le contraire qui s’est produit : DART a été spécifiquement conçue pour jouer aux autos tamponneuses avec des géocroiseurs potentiels.

En effet, chacun s’accorde à dire que les astéroïdes de grande taille représentent une menace non négligeable. Certes, elle n’est pas aussi tangible que le réchauffement climatique, et cette éventualité est beaucoup moins probable qu’une super-éruption volcanique, par exemple. Mais si les étoiles s’alignent dans un scénario de type Armageddon ou Don’t Look Up, un énorme amas de roches filant vers la Terre serait tout de même susceptible d’éradiquer notre civilisation en un clin d’œil.

Plusieurs acteurs, comme la NASA, travaillent donc à développer des contre-mesures pour que l’humanité ne soit pas entièrement démunie si un énorme astéroïde se dirigeait un jour vers la Terre. Et c’est précisément la raison d’être de DART.

© NASA/Johns Hopkins APL)

Le 24 novembre 2021, notre agneau spatial a donc embarqué pour un voyage de dix mois vers un autel sacrificiel pas comme les autres, à savoir l’astéroïde Dimorphos. L’objectif : modifier sa trajectoire en le percutant de plein fouet. Une échéance qui est arrivée dans la nuit du 26 au 27e septembre, lorsque la sonde s’est écrasée avec fracas.

Des images impressionnantes

Les implications de cette mission sont nombreuses et profondes. Mais pour les passionnés d’espace, l’élément le plus captivant est sans conteste la vidéo de l’impact. En effet, DART a capturé une série d’images à l’approche de l’astéroïde ; une bonne occasion de revivre ce plongeon historique du point de vue de la sonde.

Pendant la phase d’approche, l’engin a eu tout le loisir de tirer le portrait à Dimorphos à plusieurs reprises. Pour la première fois, nous avons donc pu l’observer en direct. Il apparaissait initialement sous la forme d’un petit point lumineux ; au fur et à mesure que la sonde s’approchait, nous avons progressivement pu découvrir cet objet en forme d’œuf d’environ 160 mètres de long.

Mais la phase d’observation a été de courte durée, car DART n’était pas là pour profiter du paysage ; lancée à plus de 23 000 km/h, elle n’allait bien évidemment pas s’arrêter en si bon chemin.

En moins de deux minutes, Dimorphos a grandi à vue d’œil dans le viseur de la sonde, jusqu’à ce qu’il occupe l’intégralité de l’image. Sur les derniers clichés, on peut même observer les innombrables amas de roches qui constellent sa surface.

Une heure, 16 minutes et 33 secondes après le début de la retransmission, l’heure fatidique est arrivée : DART a renvoyé une dernière bribe d’image tronquée qui représentait son dernier souffle avant de tirer sa révérence une bonne fois pour toutes.

Un sacrifice qui bénéficiera à toute l’humanité

Dans la salle de contrôle, les équipes au sol de la NASA ont immédiatement exulté. Une scène pour le moins inhabituelle ; après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir le personnel d’une agence spatiale se réjouir du crash d’un appareil. Mais les équipes ont toutes les raisons d’être fières ; elles peuvent désormais revendiquer la paternité du tout premier « test de défense planétaire » au monde, rien que ça.

Mais il ne s’agit que d’une première étape. Désormais, il faudra procéder à des observations supplémentaires pour déterminer si, oui ou non, le coup de boutoir de DART a suffi à remplir son objectif prioritaire, à savoir rapprocher Dimorphos de son « parent » Didymios. Car même si le crash était déjà un succès en soi, l’objectif prioritaire de la mission reste bien de modifier l’orbite d’un objet pour le détourner de la Terre en cas de besoin.

Quoi qu’il en soit, Dimorphos ne se dirige en aucun cas vers la Terre. Et même si c’était le cas, il ne serait pas assez volumineux pour détruire notre planète. Certes, l’impact serait plus violent que l’explosion de n’importe quelle bombe atomique, mais l’humanité dans son ensemble ne serait donc pas en danger.

Mais si la NASA a réussi à le déplacer, elle pourra désormais envisager des missions plus ambitieuses. La première étape sera certainement d’essayer de détourner un objet encore plus massif pour étudier notre capacité à gérer un vrai scénario catastrophe.

Il ne reste qu’à espérer que ce scénario ne se présente pas de sitôt. Mais dans le cas contraire, l’expérience acquise grâce à la mission permettra sans aucun doute de gérer cette menace plus sereinement ; si nous évitons un jour l’apocalypse en détournant un monstre cosmique, ça sera en grande partie grâce aux jalons posés par cette petite sonde. Repose en paix, DART !

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Source : NASA

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