Le sort de Mahsa Amini, une jeune iranienne de 22 ans morte en détention après avoir été emprisonnée pour une histoire de voile mal ajusté, a fait l’effet d’une bombe en Iran. Des centaines de manifestations ont émergé aux quatre coins du pays, avec des cohortes entières de jeunes femmes qui prennent le risque de s’afficher sans leur voile en hommage à la jeune femme.
Mais dans ce pays gouverné d’une main de fer par une junte religieuse fondamentaliste, les autorités et la police entretiennent traditionnellement un rapport très particulier avec la liberté d’expression et d’information. Évidemment, elles voient cette opposition frontale d’un très mauvais œil; l’appareil d’État fait donc tout son possible pour museler les manifestantes. Cela passe notamment par des restrictions majeures de l’accès à Internet et aux réseaux sociaux comme Instagram ou Whatsapp.
C’est particulièrement important, car dans le cas d’une cause comme celle-ci, la visibilité, c’est le nerf de la guerre; si le combat des Iraniennes se déroule à huis clos, leurs revendications auront forcément moins de poids. En outre, elles seront d’autant plus exposées aux représailles promises par régime. Et il s’agit d’une menace on ne peut plus concrète. Le Président Ebrahim Raisi a affirmé samedi dernier que l’Iran devait “s’occuper de façon décisive de ceux qui s’opposent à la sécurité et à la tranquillité du pays”; un discours qui n’augure rien de bon pour les “émeutiers”, comme les désigne le gouvernement.
L’Oncle Sam toujours aux aguets
C’est là qu’interviennent les États-Unis. L’Oncle Sam n’est jamais bien loin lorsqu’il se passe quoi que ce soit dans cette région du monde. Et il l’a encore prouvé récemment. Pour le gouvernement américain, cet événement est une opportunité comme il en raffole de se présenter comme le gendarme planétaire des libertés et de la justice, tout en mettant des bâtons dans les roues au régime des Mollahs sans s’impliquer directement dans le conflit.
Vendredi dernier, les législateurs ont donc choisi d’autoriser tous les opérateurs web qui en ont la capacité à desservir l’Iran, sans demander de permission particulière au gouvernement. Une décision rare, sachant que le pays est considéré comme particulièrement sensible par le gouvernement; habituellement, il est plus ou moins impossible pour un ressortissant américain d’y établir le moindre lien. Pour y parvenir, il faut impérativement montrer patte blanche aux autorités fédérales.
Le Secrétaire d’État Antony Blinken explique qu’avec cette décision, les États-Unis espèrent “faire progresser la liberté et la libre circulation des informations pour le peuple iranien” et “contrer la censure du gouvernement iranien”.
Musk veut mettre Starlink à disposition des manifestants
Une information qui n’est certainement pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Car d’après Reutrers, Musk avait annoncé la semaine dernière sa volonté de mettre Starlink à disposition des Iraniens. Cette constellation de satellites web pourrait donc déjà être en cours de déploiement en Iran.
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk brandit Starlink comme une arme au service de la liberté. Tout récemment, il avait déjà fourni ce service aux combattants ukrainiens, souvent privés de connexion suite aux sabotages des envahisseurs russes. Une contribution saluée par les intéressés, pour qui ce soutien logistique a apparemment été précieux. Et pour Musk, c’était aussi une occasion de se faire une belle publicité tout en enfilant sa cape de superhéros.
Il conviendra donc d’observer les retombées de cette contribution sur la situation en Iran; l’avenir nous dira si elle sera concrètement utile avant tout symbolique.
On constate aussi que Starlink est en train de s’imposer comme un outil d’influence géopolitique important. Il sera donc intéressant de surveiller l’implication d’Elon Musk et de SpaceX sur ce terrain avec une attention toute particulière lors des années à venir.
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“arme au service de la liberté.” c’est ironique j’espère
et il va livrer ses kits comment ?