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Un instrument clé du James Webb au chômage partiel suite à une anomalie

La NASA se veut rassurante, mais il faut espérer que ce petit dysfonctionnement ne cache pas de problème plus profond.

La NASA a annoncé que le Mid-Infrared Instrument (MIRI), l’un des instruments principaux du James Webb Space Telescope était à l’arrêt en ce moment à cause d’un problème technique. Pour l’instant, il n’y a pas encore de quoi s’alarmer, et l’agence estime qu’il n’y a aucun risque pour l’appareil sur le long terme. Mais elle lui a tout de même offert des vacances le temps d’en avoir le cœur net.

Le MIRI, c’est l’un des outils les plus importants du JWST. C’est en effet le seul instrument de l’observatoire qui opère dans l’infrarouge moyen, c’est-à-dire qu’il capte les longueurs d’onde entre 5 et 28 micromètres. Il offre quatre modes d’observation différents. Et l’un d’entre eux, libellé “spectroscopie à intégrale de champ à moyenne résolution”, ou MRS, rencontre quelques soucis.

Dans ce mode d’observation, le télescope ne capture pas des photos à proprement parler. À la place, il enregistre des spectres lumineux. Très sommairement, ils permettent d’étudier la façon dont différentes espèces chimiques absorbent la lumière à certaines longueurs d’onde bien précises ; les astronomes peuvent alors en déduire des tas d’informations sur les objets qui se trouvaient sur le chemin des rayons lumineux.

La roue de l’infortune

Pour ce faire, le MIRI dispose d’une roue équipée de différents filtres; il suffit de la faire tourner pour sélectionner le filtre correspondant, et observer l’objet visé à la longueur d’onde souhaitée. Cela rend l’instrument extrêmement polyvalent et permet aux chercheurs d’étudier le spectre de nombreuses curiosités astronomiques diverses et variées… du moins, lorsque cette pièce très importante fonctionne correctement.

© NASA

Car c’est bien cet élément qui est à l’origine du problème identifié par la NASA. À la fin du mois d’août, l’agence a détecté une friction au niveau de l’axe ; la structure ne pivotait pas aussi bien que prévu. Sur Terre, il aurait certainement suffi d’un petit coup de lubrifiant. Mais la donne est très différente lorsqu’on parle d’un engin est parqué en orbite à environ 1,5 million de kilomètres de notre planète.

Le reste des instruments se porte bien

Par principe de précaution, l’agence spatiale a donc décidé de se passer de spectroscopie à moyenne résolution dans les prochains temps. Ce mode d’opération restera donc sur le banc de touche le temps d’identifier l’origine de cette friction. “L’équipe du Webb a suspendu les observations qui utilisent ce mode en particulier”, a annoncé l’institution dans un communiqué. le temps d’analyser son comportement. ”Elle développe en ce moment une stratégie pour relancer les observations MRS aussi vite que possible”, précise-t-elle.

Elle se veut toutefois rassurante quant à l’état général du télescope. “L’observatoire est en bonne santé”, explique la NASA. Elle indique également qu’il n’y a pas de souci à se faire pour les trois autres modes d’observation du MIRI. “L’imagerie, la spectroscopie à basse résolution et la coronographie fonctionnent normalement et resteront disponibles pour les observations scientifiques”, précise l’agence.

Il ne reste donc plus qu’à patienter le temps que la NASA découvre l’origine du problème. L’agence n’a pas encore communiqué à ce sujet, mais il pourrait s’agit d’une conséquence de l’impact d’une micrométéorite.

Ces objets sont des minuscules morceaux de roche, souvent plus petits que des grains de sable, qui voyagent à très grande vitesse et peuvent donc provoquer des dégâts considérables. C’est l’une des principales menaces auxquelles le télescope doit faire face, et les ingénieurs ont évidemment pris leurs précautions. Mais l’instrument n’est pas entièrement immunisé contre ces collisions. En juin dernier, l’engin a par exemple été percuté par une météorite qui a laissé une marque certes petite, mais visible et irréparable sur l’un des 18 miroirs hexagonaux (voir notre article). Il faut donc espérer que le MIRI n’a pas été endommagé outre mesure, même si les composants les plus sensibles sont bien entendu soigneusement dissimulés derrière une armure protectrice.

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4 commentaires
  1. Après lecture de l’article en lien, j’en arrive à penser que ce bijou très cher a été envoyé dans un environnement dont personne ne connait la fréquence de passage de micro météorites, la densité de leurs “essaims”, …
    Ca semble un peu du “on envoie et tant pis si ça ne tient que 3 mois”.

  2. On entend parler de 20 ans de services mais je commence a avoir de gros doutes ! Deja touché a plusieurs reprises alors que cela ne fait que 6 mois même pas ! J’espère avoir tort mais cela n’augure rien de bon

  3. l apparreil est concu pour supporter un assez grand nombre de collisions sauf en des endroits précis.
    Statistiquement, on connait la fréquence et la dangerosité.
    Et comme ce sont des statistiques rien de dit que le téléscope ne mourra pas dans 5 jours comme dans 50 ans 🙂

    On rappelera que la majorité des actions dans notre existence terrestre sont statistiques, y compris notre espérence de vie 😉

    donc rien d anormal ou de fait au hasard !

  4. Les ingés qui ont conçu ce petit joujou à plusieurs milliards de dollars ont sans doute prévu une grosse marge de sécurité. Mais c’est vrai que si MIRI, qui est l’instrument le plus important du JWST, a subi un dommage irréversible même “mineur”, ça pourrait compromettre à moyen terme la mission

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