La transition d’Ethereum était attendue depuis déjà quelques années. Hier matin (heure de Paris), la blockhain a réussi son passage de la Preuve de travail (PoW) à la Preuve d’enjeu (PoS). Surnommée The Merge (la transition), cette mutation technique était particulièrement critique pour la plateforme, mais aussi très prometteuse. Un “grand moment” que le cofondateur de l’ETH Vitalik Buterin n’a pas manqué de saluer sur Twitter.
And we finalized!
Happy merge all. This is a big moment for the Ethereum ecosystem. Everyone who helped make the merge happen should feel very proud today.
— vitalik.eth (@VitalikButerin) September 15, 2022
The Merge, c’est quoi ?
Pour faire simple, The Merge, est une mise à jour de la blockchain Ethereum. Effective depuis jeudi matin, elle doit permettre au deuxième plus important réseau de cryptoactifs du monde après le Bitcoin, de devenir moins gourmand en énergie. Concrètement, ce changement technique majeur consiste à modifier le mode de validation des opérations sur la blockchain ETH. Alors qu’il utilisait jusqu’à présent le protocole PoW (Preuve de travail, ou Proof of Work), Ethereum a réussi sa bascule vers un autre protocole : le PoS (Preuve d’enjeu, ou Proof of Stake).
Le PoW utilise la puissance de calcul des machines utilisateurs pour fonctionner, avec la nécessiter d’augmenter constamment leurs capacités, mais aussi leur consommation énergétique. De son côté, le PoS est une méthode différente, qui requiert la validation d’un tiers. Le validateur est choisi selon le nombre d’unités de la cryptomonnaie déjà en sa possession. Ainsi, la probabilité de valider un nouveau bloc est proportionnelle au nombre de jetons déjà possédés. Son principal avantage est d’être beaucoup moins gourmand en énergie. Un sujet particulièrement d’actualité, à l’heure où l’Europe veut limiter l’impact énergétique des chaines de blocs.
Pourquoi ça change tout ?
L’Ethereum ne pèse pas lourd face au Bitcoin, qui représente près de 40% du total des cryptomonnaies existantes. Cependant, la devise possède un champ d’application beaucoup plus large, car elle peut servir de support à la production de NFT, mais aussi de nombreuses autres productions virtuelles. La transition vers le PoS pourrait donc permettre à la blockchain de s’imposer comme la solution la plus durable sur le marché actuellement. Elle n’était pourtant pas sans risque : réaliser une refonte aussi profonde sans éteindre la machine était particulièrement ambitieux. Finalement, tout semble s’être bien passé. Les plateformes d’échange ont progressivement repris les transactions ETH, et le cours de l’ether est quant à lui resté plutôt stable, à raison de 1595€ l’unité.
En plus de marquer (peut-être) la transition de l’ETH vers un fonctionnement plus durable sur le plan environnemental, The Merge a finalement redistribué les cartes entre les acteurs de la blockchain : désormais, les mineurs ne toucheront plus de revenus pour la production de blocs, et ont déjà passé le flambeau aux validateurs. Reste à voir ce que les choses donneront une fois les derniers détails finalisés.
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