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La NASA espère qu’Artemis 1 partira ce mois-ci, mais ce n’est pas gagné

La NASA va devoir réaliser un sans-faute et avoir un petit peu de chance pour espérer lancer la mission Artemis I avant la fin du mois de septembre.

Le 3 septembre dernier, la NASA a été forcée de repousser une nouvelle fois le départ de la mission Artemis I, après un premier report le 29 août. Un double échec cuisant pour ce véhicule déjà polémique, véritable gouffre économique très en retard sur le calendrier initial.

Le Space Launch System a dû rester au sol à cause de plusieurs problèmes hydrauliques. Les ingénieurs ont notamment constaté une fuite d’hydrogène qu’ils n’ont pas réussi à réparer dans les délais. Ils ont donc été forcés de ramener l’engin dans son hangar pour remettre la fusée en état de marche.

La NASA a dû abandonner les dernières fenêtres de tir disponibles en ce début septembre. Peu après le lancement, les responsables du programme se montraient très prudents, pour ne pas dire pessimistes. L’administrateur en chef Bill Nelson a notamment suggéré qu’un lancement serait très improbable avant le mois d’octobre (voir notre article).

Mais l’agence semble avoir revu ses plans. Elle veut désormais faire bonne figure et en finir le plus vite possible ; lors d’un briefing de mission repéré par Space.com, ses responsables ont relancé l’idée d’un lancement lors d’une fenêtre qui débutera le 16 septembre et finira le 4 octobre. Pour l’instant, les dates retenues sont les 23 et 27 septembre. Mais il y a de quoi être sceptique.

Des réparations importantes à prévoir

Et pour cause : le personnel de la NASA va avoir du pain sur la planche lors des prochaines semaines. Pour commencer, il va falloir remplacer le capteur défaillant qui a conduit à un problème de refroidissement lors de la tentative du 29 août.

Il faudra réparer ces satanées fuites une bonne fois pour toutes. Cela commencera par la réparation de la plus grosse émanation de gaz, celle qui touche la conduite de carburant du lanceur principal. Il faudra pour cela remplacer un joint, ce qui nécessite de démonter une partie du circuit de distribution. La NASA devra aussi réparer une plus petite fuite repérée au niveau d’un connecteur, à peu près au niveau de la ligne entre les parties blanches et oranges au pied du lanceur.

Malheureusement, cela implique aussi de réaliser de nombreux tests supplémentaires qui prendront un certain temps. Ces essais sont prévus le 17 septembre prochain ; autant dire qu’il faudra les boucler très rapidement pour espérer décoller le 23.

De plus, la NASA a aussi repensé les procédures des équipes au sol. Leur responsable, Mike Bolger, estime en tout cas que ces déconvenues auraient pu être évitées si l’état-major de la NASA avait mieux préparé ses troupes. « En tant qu’équipe de direction, nous n’avons pas mis nos opérateurs dans les meilleures conditions possibles », concède-t-il. « Nous sommes tous responsables du processus ».

La certification du FTS périme bientôt

Et même si ces réparations se passent exactement comme prévu, la NASA ne sera pas au bout de ses peines. L’autre problème, c’est que la date de péremption du Flight Termination System (FTS) est imminente. Il s’agit d’un ensemble d’explosifs puissants dont l’objectif est de pulvériser entièrement le véhicule en cas d’accident catastrophique.

Cet est élément crucial pour des raisons de sécurité évidentes. Il fait donc l’objet d’une procédure de certification très stricte qui n’est valable que 25 jours. Cette date est en passe d’être franchie; en théorie, la NASA devrait donc prendre le temps de tout retester consciencieusement. Mais il s’agit là encore d’un processus assez long qui empêcherait le SLS de décoller avant plusieurs semaines, repoussant ainsi le lancement au mois d’octobre.

Pour tenter de contourner ce prérequis, la NASA a adressé une demande d’extension à l’US Space Force (USSF).  “Après plusieurs rencontres, ils ont été ouverts et ont compris ce que nous essayons de réaliser“, explique Jim Free, l’un des responsables de ce processus. Il n’a toutefois pas précisé si l’USSF comptait ou non accéder à leur requête. Il faudra attendre une annonce officielle pour en avoir le cœur net.

Le SLS va aussi devoir faire de la place à SpaceX, qui occupera aussi le terrain cet automne. © SpaceX

Un calendrier automnal très chargé

Enfin, la NASA va devoir composer avec de nombreuses contraintes au niveau du calendrier. Choisir une date de lancement est déjà compliqué. Il faut que le SLS puisse décoller hors de l’ombre de la Lune; dans le cas contraire, la capsule Orion tomberait en panne de courant. De plus, l’agence doit aussi trouver une fenêtre de tir qui lui permettra de communiquer avec le Deep Space Network, un réseau de communication spatial qui servira de support aux missions lunaires.

Une équation déjà compliquée à laquelle il faut encore rajouter le calendrier très chargé de cet automne. En effet, la NASA aura fort à faire le 26 juin prochain, date à laquelle la sonde DART doit tenter de percuter un astéroïde de plein fouet (voir notre article).

Quelques jours plus tard, c’est SpaceX qui occupera le terrain avec un lancement d’astronautes en direction de l’ISS. Le départ est prévu le 3 octobre. Il faudra donc choisir la date de façon à éviter tout conflit avec ces missions.

Nous vous donnons donc rendez-vous les 23 et 27 septembre pour assister au lancement, à supposer que la NASA réussisse à surmonter tous ces obstacles. Dans le cas contraire, il faudra probablement se rabattre sur la prédiction initiale de l’administrateur Nelson, à savoir un lancement fin octobre.

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