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Voici l’Aptera, une voiture électrique solaire ultra-aérodynamique

Il y a de quoi froncer les sourcils lorsqu’on lit certains des chiffres avancés par le constructeur, mais la philosophie derrière ce concept est en tout cas excellente.

Il y a environ dix ans, la start-up Aptera s’est mis en tête de proposer un véhicule au look original, et surtout à la consommation de carburant extrêmement faible. L’aventure ne s’est pas déroulée comme prévu, la société ayant fait faillite en 2011. Mais il en faut plus pour décourager les trois fondateurs, qui ont repris du service il y a trois ans sous le nom Aptera Motors Corp. Ce projet est donc en passe de s’offrir une nouvelle vie : voici l’Aptera, nouvelle génération.

Dans l’ensemble, cet engin est assez similaire à son prédécesseur, en tout cas visuellement. On retrouve cet appareil au profil très original, cambré comme une aile d’avion, avec un design qui fait globalement la part belle aux courbes. L’ensemble e st en tout cas très intrigant, et même dix ans plus tard, il apparaît toujours très futuriste.

Les économies d’énergie à l’honneur

Mais il ne s’agit pas que d’un effort esthétique ; le principal objectif est de maximiser les performances aérodynamiques de la structure, en cohérence avec la philosophie initiale qui consiste à économiser autant de ressources que possible. Ici, le coefficient de traînée (qui décrit la résistance d’un objet dans un fluide, et donc son « aérodynamisme » global) est de 0,13, soit à peu près à mi-chemin entre une aile d’avion (0,05) et une Tesla Model 3 (0,23).

Le fait qu’il s’agisse d’un tricycle, avec une roue en moins par rapport à une voiture traditionnelle, permet aussi de limiter la friction et, par extension, les déperditions d’énergie. Elle semble aussi extrêmement légère grâce à l’utilisation massive de matériaux composites. Les concepteurs revendiquent un engin 65 % plus léger que les autres véhicules électriques du marché.

© Aptera

Ils affirment cependant que cela ne remet pas en question la solidité de la structure ; selon eux, ces courbes très particulières permettent de redistribuer les contraintes très efficacement, et donc de protéger les passagers dans une cellule soi-disant « plus résistante que l’acier ».

Une voiture exclusivement solaire, vraiment ?

Mais la principale différence entre cet engin et son prédécesseur, c’est qu’il semble désormais 100 % électrique. La partie supérieure de l’habitacle est recouverte de panneaux solaires qui peuvent fournir 700 W en continu dans des conditions optimales, en déplacement comme à l’arrêt — du moins, selon les concepteurs…

Grâce à cette source d’énergie et à la conception centrée sur l’aérodynamisme, Aptera promet une autonomie assez délirante ; la firme explique que l’objectif est de pouvoir assurer tous les trajets quotidiens sans jamais aller visiter une station de recharge, ou presque. « Aptera est le premier véhicule solaire électrique qui peut ne nécessiter aucune recharge pour la plupart des usages quotidiens », revendique fièrement la marque au sommet de la page consacrée au produit.

© Aptera

Sur cette même page (ici), on trouve d’ailleurs un simulateur censé nous indiquer le nombre de recharges annuelles en fonction de votre localisation géographique et de votre trajet habituel. Il indique qu’en parcourant environ 25 km par jour (soit à peu près la distance domicile-travail moyenne des Français selon l’Enquête Mobilité des Personnes 2019), et en se basant sur les conditions d’ensoleillement moyennes en France ou en Belgique, l’utilisateur devrait recharger son Aptera… 0 fois par an. Avec 80 km par jour, ce chiffre monte à « 10,59 charges par an ».

Il sera possible de choisir entre différentes batteries dont la capacité s’échelonnera de 25 kWh pour le modèle le moins cher, et jusqu’à 100 kWh pour le modèle grand luxe. Selon Downshift, la marque s’attend à ce que cela représente entre 400 et 1600 km d’autonomie maximale !

On imagine que ces chiffres concernent probablement la version la moins onéreuse, avec sa motorisation de type traction capable de délivrer 100 kW de puissance. Il existe aussi une autre variante avec trois roues motrices pour une puissance totale de 150 kW. Cela permettrait de réaliser un 0-100 km/h en un peu plus de 3,5 secondes.

Une philosophie louable… mais il y a de quoi être sceptique

À condition de débourser 100 $, il est déjà possible de précommander l’engin sur le site de la marque. Son prix varie entre 25 900 $ et 52 100 $ en fonction de la motorisation, de l’agencement des panneaux solaires, de la capacité et des options choisies. Il est aussi possible de demander un remboursement intégral du véhicule à condition de l’avoir utilisé moins de 7 jours ou d’avoir parcouru moins de 1600 km.

Attention, cependant ; à cause du statut particulier de ce véhicule, les futurs acheteurs européens devront être très prudents sur l’aspect réglementaire ; si l’Aptera vous fait vraiment de l’œil, il pourrait être intéressant de consulter un expert pour être absolument certain qu’il sera possible de l’homologuer et de l’assurer.

© Aptera

Le projet semble en tout cas très intéressant en termes d’ingénierie. Il faut saluer le fait qu’une entreprise souhaite tout miser sur l’efficience énergétique, quitte à tout réinventer avec une voiture de série spécialement prévue à cet effet. Et sur la base des chiffres annoncés, la machine apparaît en tout cas très prometteuse.

Mais il faut tout de même prendre les promesses de la marque avec des pincettes, car certaines d’entre elles semblent presque trop belles pour être vraies — notamment sur la contribution des fameux panneaux solaires. Quoi qu’il en soit, les premiers véhicules devraient être livrés d’ici la fin de l’année. Il sera donc intéressant d’écouter les retours des premiers clients; leurs avis détermineront probablement si cette Aptera lancera un grand changement de paradigme ou si elle restera au stade de curiosité conceptuelle.

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