Cette expérience a permis de créer une nouvelle dimension temporelle

Des chercheurs du Flatiron Institute du Center for Computational Quantum Physics de New York ont bombardé de la matière avec des pulsations laser à très haute fréquence. Cela leur a permis de  « créer » une nouvelle dimension. À l’origine, cette expérience devait prouver l’existence d’un hypothétique cinquième état de la matière. Pour rappel, la matière est disponible à l’état naturel sous sa forme solide, liquide ou gazeuse. Le quatrième état, à savoir le plasma, est quant à lui réservé au monde scientifique et ne peut être observé que dans un cadre expérimental.

Proche de l’état gazeux, le plasma est obtenu lorsque les atomes qui composent la matière se sont dissociés les uns des autres. Selon les scientifiques, cette étape ne serait pas une fin en soi, car un cinquième état de la matière existerait. Il faudrait, pour le provoquer, soumettre la matière à des conditions encore plus extrêmes, chose que les chercheurs ont essayé de faire lors de leur expérience.

Un cinquième état de la matière ? 

Mais en soumettant la matière de la sorte, ils ont en réalité créé une nouvelle dimension. Comme l’expliquent les chercheurs dans leur article, l’univers est constitué de 4 dimensions, trois d’espace, et une de temps. Mais dans ce cas de figure très précis, les atomes au centre de l’expérience étaient dans une seconde dimension temporelle, qui avait des règles différentes de la notre.

Pour arriver à un tel résultat, ils ont iradié les atomes avec deux lasers. Ces derniers frappaient avec un rythme très particulier, respectant les principes de la suite de Fibonacci, une célèbre suite mathématique ou chaque nombre est l’addition des deux qui le précèdent.

Les quelques atomes d’Ytterbium soumis à l’expérience ont ainsi répondu à une nouvelle symétrie temporelle, un phénomène a priori inédit. « Le système obtient dès lors une symétrie extra à partir d’une dimension temporelle qui n’existe pas ». Pour les scientifiques cette découverte est plus qu’étonnante. Ils doivent maintenant chercher à la comprendre.

Quant aux applications concrètes qui pourraient découler de cette expérience, elles pourraient arriver plus vite que prévu. En effet, la création d’une symétrie temporelle annulerait de fait les « erreurs de marge » liées à l’informatique quantique.

L’informatique quantique fait un bond en avant 

À la différence des ordinateurs binaires (faits de 0 et de 1), les ordinateurs quantiques communiquent en qubits, des particules qui peuvent être à la fois des 0 et des 1 (la superposition des états). En partant de là, les chercheurs peuvent construire des ordinateurs surpuissants, mais ces derniers ont le défaut de se dérégler très souvent.

En effet une particule quantique ne peut être en état de superposition que tant qu’elle n’interagit pas avec de la matière. Dès qu’une connexion entre deux atomes se fait, la magie n’opère plus. C’est là qu’interviendrait cette deuxième dimension temporelle. Si les scientifiques arrivent à la recréer, ils pourraient ainsi « figer » les atomes dans le temps et ainsi les empêcher d’interagir avec leurs semblables, évitant ainsi les fameuses erreurs de marge. Cette solution pourrait donc permettre de construire des ordinateurs quantiques stables, capables de fonctionner sans avoir à être recalibrés, et donc potentiellement plus fiables que ceux qui existent aujourd’hui.

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