Une équipe internationale de chercheurs, dépositaires de l’Université de Montréal au Canada, ont annoncé la découverte d’un objet un peu particulier dans la Constellation du Dragon. Ils y ont déniché un couple d’étoiles dont une est accompagnée d’une exoplanète pas comme les autres, et ils vont désormais mettre les petits plats dans les grands pour vérifier une hypothèse très intéressante.
Le corps céleste en question est environ 70 % plus volumineux que notre Terre, mais ce n’est pas cet élément qui intrigue les chercheurs. Ce qui la rend remarquable, c’est que comme notre planète, elle est située dans la zone habitable de son étoile. Il s’agit d’un espace où les planètes reçoivent une quantité d’énergie bien précise de leur astre ; les conditions sont compatibles avec la présence d’eau liquide.
Une “vraie” planète bleue ?
D’après les chercheurs, il pourrait s’agir d’un « monde océan ». C’est une classe de corps célestes dont la surface serait presque entièrement recouverte d’une très grande quantité d’eau liquide, car leur faible densité ne peut être expliquée que par une grande quantité de liquide. Leur existence est compatible avec tous les modèles cosmologiques, mais ces objets n’ont encore jamais été observés directement.
Techniquement, ils restent donc théoriques. Mais, grâce aux observations préliminaires réalisées à l’aide du télescope TESS, les spécialistes ont déterminé que l’eau représenterait environ 30 % de la masse de cette exoplanète ! À titre de comparaison, cet élément ne représente que 1 % de la masse de notre « Planète bleue ».
Les auteurs de ces travaux estiment donc qu’il pourrait bien s’agir d’un “monde océan”. “TOI-1452 b est l’une des meilleures candidates au statut de planète océan à ce jour”, affirme Charles Cadieux, doctorant à l’Université de Montréal. “Son diamètre et sa masse suggèrent une densité bien inférieure à ce que l’on attendrait d’une planète faite de roche et de métal, comme la Terre”, explique-t-il.
Et pour les chercheurs, il s’agit d’une perspective assez enthousiasmante à bien des égards. L’eau est en effet un substrat indispensable à la vie basée sur le carbone telle qu’on la connaît sur Terre. S’il existe des formes de vie extraterrestres qui ont évolué selon le même modèle, ces planètes pourraient donc être d’immenses bouillons de culture où les spécialistes pourraient trouver de nouvelles espèces, ou plus vraisemblablement des indices sur l’apparition de la vie et les processus biologiques associés.
Le James Webb à la rescousse
La bonne nouvelle, c’est que les chercheurs vont pouvoir se pencher dessus dans d’excellentes conditions. En effet, le Dragon est une constellation dite “circumpolaire”. Cela signifie qu’elle est visible tout au long de l’année. Il est donc possible de l’observer sur des périodes prolongées. Cela en fait un excellent sujet d’étude, et les astronomes ne vont pas s’en priver.
Pour trancher, ils vont faire appel à la nouvelle coqueluche de la discipline, le fameux James Webb Space Telescope. Les auteurs ont déjà annoncé qu’ils allaient réserver du temps d’observation. L’objectif : braquer ce bijou à 10 milliards droit sur TOI-1452 b. Grâce à la proximité de la constellation du Dragon et aux performances exceptionnelles de l’engin, ils seront très certainement en mesure de déterminer si, oui ou non, ils ont effectivement réalisé la toute première observation d’un “monde océan”. Il ne reste plus qu’à attendre qu’une place se libère dans la file d’attente de cette machine très courtisée.
Le papier de recherche est disponible ici.
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