Des querelles familiales, une toile de fond historique et quelques touches de fantastique et d’épouvante, voici la recette de Blackwater. Saga littéraire publiée en 1983 aux États-Unis, la série de roman débarque pour la première fois en France. Traduite et publiée dans l’Hexagone chez Monsieur Toussaint Louverture, maison d’édition bordelaise et indépendante, cette épopée au cœur de l’Alabama séduit les amateurs du genre, mais pas seulement…
Jugez le livre par sa couverture
Imaginés par Monsieur Toussaint Louverture et dessinés par Pedro Oyarbide, les différents tomes de Blackwater sont des petites merveilles que l’on affiche fièrement dans sa bibliothèque. Une impression offset suivie de dorures noires et dorées, et d’un gaufrage en relief pour capter la lumière, c’est ainsi que l’éditeur bordelais à imaginé ces objets littéraires aussi beaux que captivants. L’illustrateur ne cache d’ailleurs pas ses inspirations, il pioche aussi bien du côté des tatouages que des jeux de cartes. Résultat : difficile de ne pas voir ces ouvrages (pourtant petits) sur les étagères de nos librairies préférées. C’est déjà un coup de cœur visuel.
Un auteur qui a fait ses preuves
En France, Michael McDowell est inconnu au bataillon. L’écrivain n’avait jusqu’alors jamais été traduit dans nos vertes contrées. Heureusement pour nous, Monsieur Toussaint Louverture a eu la brillante idée d’exporter sa plume jusque chez nos libraires.
Pourtant, son travail ne nous est pas tout à fait inconnu puisqu’il a œuvré à l’écriture de plusieurs classiques du cinéma de genre. C’est à lui que l’on doit le scénario de Beetlejuice, métrage iconique de la filmographie de Tim Burton.
Il adaptera aussi un poème de Burton et donnera naissance à L’Étrange Noël de Monsieur Jack en 1993. Néanmoins, des différends créatifs lui feront quitter le navire peu avant sa mise en chantier. La trame narrative a en revanche été conservée. Avec Blackwater, il ne s’éloigne pas trop de cet univers fantastique puisqu’il infuse son récit des légendes et contes de l’Alabama.
En 1919, la petite ville de Perdido est victime d’une impressionnante crue. Alors que la riche famille des Caskey tente de sauver ce qu’il peut l’être, le jeune Oscar tombe nez à nez avec une mystérieuse femme aux cheveux aussi rouge que la boue de la Perdido. Elinor Dammert va rapidement se faire une place au sein de la famille Caskey, chose que la matriarche Mary-Love ne voit pas d’un très bon œil. Qui est-elle ? Pourquoi s’intéresse-t-elle aux Caskey ? Alors que la ville se remet peu à peu de cette catastrophe naturelle, elle s’apprête à être frappée par un mal surnaturel.
Une saga de l’été
Blackwater rassemble toutes les composantes d’un succès littéraire. Cette saga matriarcale repose sur une galerie de personnages aussi attachants que détestables. C’est d’ailleurs sans doute ici que réside la force des ouvrages de Michael McDowell, sa capacité à naviguer entre les points de vue pour faire naître des sentiments sincères et changeant chez le lecteur à l’égard des protagonistes. On les déteste, on les adore et on ne saurait se passer d’eux.
Chacun a le droit à son moment de gloire, que ce soit Sister, célibataire et discrète, ou Grace, la petite fille douce et victime d’une mère abusive. Comme les rivières Perdido et Blackwater, leurs destins se croisent immanquablement au fil du récit. Les uns s’effacent pour laisser place aux autres, le tout dans une danse habile.
Mais parfois, entre plusieurs querelles familiales, l’épouvante s’invite. L’aventure de nos héros se meut en récit étrange et fantastique, qui donne froid dans le dos. Un monstre émerge doucement de l’ombre et fait planer un peu plus de mystère sur cette saga déjà beaucoup trop addictive.
Blackwater est une fresque humaine dense et ambitieuse, qui nous emporte dans ses flots, comme les capricieuses rivières Perdido et Blackwater. La plume de Michael McDowell est d’une justesse sans pareil. On le sait désormais, il nous sera impossible de reposer l’ouvrage avant d’avoir dévoré toutes ses pages. Un à un, on lit avec beaucoup de détermination ces ouvrages d’une saga qui en comporte six. Alors que la fin approche, il faut finalement se faire à l’idée qu’il va bientôt falloir faire nos adieux. À regret certes, mais avec la satisfaction d’avoir été embarqués dans une saga familiale mémorable.
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Aucune info sur l’arrêt de la série resident evil depuis votre critique.
Faudrait peut être assumer
xD
assumer quoi? une critique sympa pour une série pourrie qui table sur du gore à foison pour compenser la faiblesse du reste?
mdrrrrrrrr