Il y a quelques semaines, une décision de justice rendait possible la délégalisation de l’avortement aux États-Unis. Depuis, plusieurs états ont déjà adopté la motion et ont procédé à plusieurs arrestations de jeunes femmes voulant procéder à un avortement ou l’ayant fait durant ces dernières semaines. Pour prendre connaissance des différents cas, les autorités n’ont pas hésité à faire appel à des solutions numériques plus que discutables.
On apprenait par exemple la collaboration de Facebook dans une affaire impliquant une mineure, après que Meta ait décidé de céder à la police l’intégralité de ses données personnelles, y compris ses messages privés. C’est une technique de plus en plus utilisée, mais ce n’est pas la seule. En effet, les autorités peuvent aussi utiliser des moyens détournés, telle que la surveillance grâce à certaines applications.
Les premières en ligne de mire sont les traqueur de règles et de grossesse, qui servent aux utilisateurs et utilisatrices de suivre leurs périodes menstruelles ou leur cycle de grossesse de manière plus ou moins précise. Ces applications fonctionnent sur l’implication de ses utilisateurs et utilisatrices à fournir un certain nombre de données nécessaires au calcul des résultats. Seulement voilà, toutes les informations que vous fournissez ne sont pas forcément bien protégées.
Aucune application dédiée n’est satisfaisante
Des chercheurs de Mozilla ont ainsi mené une étude sur la sécurité de vos données sur 25 des applications du genre parmi les plus populaires. Et le constat est sans appel : 18 d’entre elles ne sont pas sûres pour leurs utilisateurs et utilisatrices. Parmi les noms cités, on retrouve dix applications de suivi de règles, 10 spécifiques pour la grossesse, ainsi que 5 écosystèmes de suivi de la santé proposant des services liés à ces deux thématiques.
C’est étonnement ces dernières qui semblent le mieux protéger vos données sensibles. Il s’agit de Garmin, Apple Watch, Whoop Strap 4, Fitbit et Oura Ring. Parmi les autres applications, on retrouve dans la catégorie problématique des hits tels que Clue, Eve ou encore Flo. L’étude se base principalement sur les politiques de confidentialité de ces applications, et des mesures décrites en cas de contrôle des autorités ou de vente des données à des fins commerciales. Jen Caltrider, le président du cabinet de recherche Privacy Not Included, déclare :
“Les entreprises qui recueillent des informations personnelles et sensibles sur la santé doivent faire preuve d’une diligence accrue en ce qui concerne la confidentialité et la sécurité des informations personnelles qu’elles collectent, en particulier dans le monde post-Roe vs Wade aux États-Unis. Beaucoup de ces entreprises ne précisent que très vaguement si elles partageront ces données [avec les forces de l’ordre]. Elles ne mentionnent pas si elles ont besoin d’une ordonnance du tribunal. Elles ne précisent pas si elles vont procéder à une divulgation volontaire.”
Si les français et françaises n’ont pas forcément à s’inquiéter de quelconques représailles, cela alerte tout de même sur la sécurités de vos données à l’ère du numérique.
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