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CHIPS and Science Act : les États-Unis mettent 280 milliards sur la table pour contrer la Chine

Cet énorme investissement suffira-t-il à modifier les rapports de force enter l’Oncle Sam et son meilleur ennemi ?

Ça y est : le président américain Joe Biden a officiellement signé ce lundi le CHIPS and Science Act, une loi dont le gouvernement espèce qu’elle permettra de relancer l’innovation américaine afin de contrer l’influence technologique et scientifique grandissante de la Chine.

Cela fait effectivement quelques années que le pays de Xi Jinping connaît une montée en puissance économique fulgurante. Elle concurrence désormais les grandes puissances mondiales, à commencer par les Américains, dans des secteurs stratégiques sur lequel l’Oncle Sam exerçait autrefois une domination sans partage.

On peut par exemple citer la conquête spatiale, éminemment importante en termes militaires, stratégiques, diplomatiques et économiques ; les hauts responsables américains voient d’un très mauvais œil les progrès du contingent chinois, car ils remettent en question l’hégémonie traditionnelle des États-Unis dans ce domaine.

Un enjeu technologique et politique majeur

Mais ce point de friction est presque anecdotique par rapport à un autre enjeu majeur du monde d’aujourd’hui : la dynamique de l’industrie des semi-conducteurs. Elle occupe une place centrale dans les rapports de forces entre les grandes puissances ; garder un certain contrôle sur ce secteur, c’est la garantie de pouvoir conserver une forme de souveraineté, voire même de domination technologique.

Historiquement, ça a été la position des États-Unis pendant des décennies ; les Américains ont longtemps dominé cette industrie de la tête et des épaules, dans le sillage de quelques titans économiques et technologiques comme Intel et dans le cadre d’une coopération étroite avec Taïwan, plaque tournante de cette industrie à l’échelle mondiale. Mais la pénurie de semi-conducteurs a redistribué les cartes.

Incapables de se fournir en matières premières à travers les chaînes logistiques habituelles, de nombreux exploitants ont commencé à délocaliser une part significative de leur production en Asie, et notamment en Chine. C’était notamment le cas du tout-puissant Intel. D’après le New York Times, l’écurie bleue envisageait de reprendre une usine désaffectée en Chine.

Le projet a été abandonné depuis, mais la simple idée de voir l’un des champions technologiques nationaux déménager une partie de son activité en Chine a suffi à faire transpirer tout le Congrès à grosses gouttes. Ce coup de semonce a été pris très au sérieux, et toujours selon le Times, il a poussé les législateurs américains à accélérer sur ce dossier.

Résultat : un projet de loi à 280 milliards de dollars, dont 52 milliards de subventions qui serviront directement à doper l’industrie américaine des semi-conducteurs. Elles permettront à des acteurs comme Intel de construire de nouveaux sites de production et de mettre en place de nouvelles chaînes logistiques dans l’espoir de contrer l’influence grandissante de la Chine.

Reste à voir quel impact ces investissements auront sur les rapports de force entre les deux pays, dans un contexte de tensions déjà significatives et encore exacerbées par la récente visite de Nancy Pelosi à Taïwan.

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