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SpaceX : le Starship et son lanceur passent un test de mise à feu crucial

Le lanceur Super Heavy et le Starship se rapprochent de plus en plus du vol inaugural tant attendu.

Le 9 août, SpaceX vient de cocher l’une des cases les plus importantes de sa feuille de route. Pour la première fois de son histoire, la firme d’Elon Musk a procédé à des mises à feu du moteur Raptor, qui équipe le lanceur Super Heavy et le Starship, directement sur le pas de tir — une étape déterminante qui rapproche cet engin titanesque du vol inaugural tant attendu.

Pour tester les véhicules de ce genre, la première étape est de réaliser ce qu’on appelle un « wet dress rehearsal ». Il permet de vérifier l’intégrité globale de la structure en remplissant les réservoirs de carburant. En général, les agences spatiales en profitent aussi pour organiser une petite répétition générale du début de la procédure de lancement, en s’arrêtant juste avant la mise à feu.

Un test de mise à feu statique rondement mené

Une fois ce test validé, les ingénieurs peuvent passer à l’étape suivante, à savoir le test de mise à feu statique. Il commence habituellement par un nouveau wet dress rehearsal, mais il va aussi plus loin ; il s’agit ici de tester le bon fonctionnement du système de distribution et de propulsion.

Concrètement, les ingénieurs commencent par verrouiller complètement l’engin en l’ancrant solidement au pas de tir. Ils peuvent ainsi procéder à la mise à feu sans risquer de voir le fruit de leurs efforts décoller, puis retomber avec fracas.

https://twitter.com/SpaceX/status/1557147770586144768

En l’occurrence, SpaceX n’a testé qu’un seul des 33 moteurs Raptor sur le Super Heavy baptisé Booster 7, et deux sur le Starship numéro 24. Cette information pourrait donc sembler anecdotique; peut-on vraiment parler d’un véritable test si tous les moteurs n’ont pas été sollicités en même temps ?

Heureusement, la réponse est un grand “oui“; il s’agit tout de même d’une étape cruciale car elle conditionne entièrement la suite des événements. C’est d’autant plus important que ce moteur a causé bien du tracas à Elon Musk et ses troupes.

Son développement a accumulé un retard considérable, à tel point que la situation a pris des proportions assez inquiétantes en décembre dernier. Le Raptor est en effet indispensable à la totalité des plans à moyen et long terme de SpaceX, et ce retard mettait donc toute l’entreprise en danger. Musk parlait même de « désastre » et de « faillite » potentielle (voir notre article).

https://twitter.com/SpaceX/status/1557187138352861186?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1557187138352861186%7Ctwgr%5E91df8d593d14761f95a914f6086cc04667760c5f%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.space.com%2Fspacex-starship-super-heavy-first-static-fire

Prochaine étape : l’orbite

Depuis, SpaceX s’était montré plus optimiste ; en l’absence de nouvelles informations, les observateurs ont déduit que le Raptor fonctionnait enfin comme prévu. Ce test de mise à feu confirme cette interprétation, et permet à SpaceX de tourner la page de cette période incertaine. L’entreprise peut désormais se concentrer sereinement sur la suite des préparatifs.

Mais même s’ils ont enfin dompté le Raptor, les ingénieurs auront encore du pain sur la planche. Ce succès signifie aussi que le Super Heavy va bientôt passer aux choses sérieuses ; la prochaine étape sera désormais de procéder aux premières mises à feu complètes c’est-à-dire avec les 33 Raptors en simultané. Cela ouvrira la porte au premier test orbital du lanceur.

SpaceX n’a pas encore communiqué de date précise, mais Musk a déjà affirmé par le passé qu’il comptait envoyer son engin en orbite avant la fin de l’année. On sait bien évidemment que le sulfureux milliardaire a un goût prononcé pour les délais ambitieux, voire complètement fous. Mais une fois n’est pas coutume, ce délai semble désormais plutôt raisonnable suite au succès du test de mise à feu en conditions réelles.

Nous vous donnons donc rendez-vous dès que l’entreprise aura confirmé la date de la prochaine échéance.

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