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SpaceX envoie une équipe en Australie pour étudier ses débris de fusée

La firme d’Elon Musk veut en “apprendre autant que possible” sur les restes de sa capsule.

Le 29 juillet dernier, un fermier australien a fait une découverte très étonnante sur son domaine ; il a trouvé deux gros objets ressemblant à des débris spatiaux plantés au beau milieu de son champ. L’affaire a fait le tour des médias australiens, et l’astrophysicien Brad Tucker s’est même déplacé sur place pour tenter de les identifier.

L’intéressé a estimé que l’origine la plus probable de ces débris était une capsule Crew Dragon de SpaceX. Une interprétation partagée par l’astronome Jonathan McDowell, qui estime que la trajectoire de rentrée atmosphérique de l’engin était compatible avec ce point de chute.

Selon les quelques informations disponibles à ce moment, il s’agissait des restes d’un lancement parti l’année dernière, en mai 2021. Les morceaux retrouvés correspondaient apparemment au tronc, un module qui sert notamment de support à la capsule avant qu’elle ne se détache du lanceur.

Après cette séparation qui s’est déroulée normalement, cet objet a patienté un peu plus d’un an sagement perché sur son orbite, le temps que la friction avec la haute atmosphère le ramène vers la Terre ; c’est ce qui s’est passé le 8 juillet 2022, et ces objets semblent avoir survécu à la rentrée atmosphérique qui a réduit le reste du véhicule en poussière.

Et d’après Space.com, une équipe de SpaceX a finalement été détachée pour vérifier les tenants et aboutissants de cette histoire. Benjamin Reed, qui chapeaute ces missions dans l’entreprise d’Elon Musk, a confirmé avoir été averti de la situation lors d’un briefing de la NASA. Ils en ont aussi profité pour confirmer l’origine des débris.

Reed a insisté sur le fait que l’incident n’avait provoqué « aucune blessure, aucun dégât ». Il y voit même une bonne nouvelle. Selon lui, il faut se satisfaire du fait que ces objets aient touché Terre dans la zone qui était initialement prévue lors de la planification du vol.

« ça fait partie de ce que nous faisons avec la NASA et la FAA » (l’agence fédérale qui gère l’aéronautique aux États-Unis), a-t-il expliqué lors de son allocution. « Nous utilisons des modèles qui sont approuvés, de façon à pouvoir prédire et planifier ces événements », précise-t-il.

Vraie expertise ou coup de com’ ?

Mais ces modèles sont loin d’être infaillibles ; ils deviennent obsolètes dès que la mission ne se passe pas comme prévu, et SpacX le sait d’ailleurs pertinemment. Un débris lui appartenant était déjà suspecté d’avoir fini sa course sur le terrain d’une autre ferme en 2021.

SpaceX n’a pas précisé quelles informations les ingénieurs comptaient tirer de cette visite, ni si la firme rendrait leurs conclusions publiques. Ses troupes se contentent d’expliquer qu’elles veulent « apprendre tout ce qui est possible » de cette expérience.

Il sera donc intéressant de guetter d’éventuelles informations sur la question. Mais il n’est pas certain que le grand public en tire grand-chose ; il est plus probable qu’il s’agisse d’une façon de rassurer les observateurs, qui jugent de plus en plus sévèrement les négligences des opérateurs à ce niveau.

On se souvient notamment du dernier exemple proposé par l’agence spatiale chinoise (CNSA). Récemment, les débris d’un de ses lanceurs Longue Marche 5B se sont écrasés dans l’océan Indien, après des jours de spéculations sur le point d’impact (voir notre article). Une négligence qui a valu des critiques acerbes au CNSA… et l’Empire du Milieu est loin d’être le seul qui devrait se sentir concerné par cette question.

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Source : Space.com

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