Sortie il y a quelques jours la série The Sandman sur Netflix est déjà une réussite. En 10 épisodes, l’adaptation du roman graphique culte de Neil Gaiman livre une version sombre et mature de l’œuvre originale, et permet aux spectateurs de découvrir pour la première fois les protagonistes de la saga sur petit écran. En plus de Dream (Tom Sturridge), cette première salve d’épisodes est aussi l’occasion de découvrir Death (Kirby Howell-Baptiste), Lucifer Morning-Star (Gwendoline Christie) ou encore Johanna Constantine, campée par Jenna Coleman.
John ou Johanna ?
Dans les comics, ce n’est pas Johanna, mais John Constantine qui est en possession du sac de sable de l’Infini. La série Netflix a fait le choix de féminiser le personnage de John Constantine, pour livrer un alter ego pas si différent de l’œuvre originale. Pas franchement enclin à s’engager émotionnellement, cynique et incapable de formuler une phrase sans jurer, le personnage incarné par Jenna Coleman (Doctor Who) ressemble beaucoup à son double masculin. Sur ce point, Allan Heinberg n’est pas allé chercher très loin : l’arc dépeint dans l’épisode 3 suit sensiblement le même chemin que celui du roman graphique.
Johanna existe bel et bien
Il faudra pourtant repasser avant de crier au féminisme-whashing et au wokisme. En réalité, le personnage de Johanna Constantine existe bel et bien dans les comics de Neil Gaiman, il n’a simplement pas le même rôle. La jeune femme est une ancêtre de John Constantine, et apparaît pour la première fois en 1789, alors que Dream et Hob Gadling se retrouvent dans leur taverne habituelle. Un personnage lourd de symbole, puisque Neil Gaiman l’aurait créé en hommage à Alan Moore, le créateur de John Constantine.
Convaincue que l’Infini est le Diable personnifié, Lady Constantine passe un mystérieux accord avec Dream. Autant d’évènements qui se retrouvent aussi dans l’épisode 6 de la série Netflix. Reste à savoir comment Allan Heinberg réussira à faire le lien entre la Johanna Constantine du présent et celle de 1789. Notons aussi que Lady Constantine a plus en commun avec Dream qu’elle ne veut le laisser paraître : c’est à elle qu’appartenait initialement le manoir de Fawney Rig, là où L’Éternel sera ensuite détenu pendant près d’un siècle par Roderick Burgess.
En réalité, le choix de féminiser le personnage de John Constantine peut aussi trouver sa source dans une considération purement pratique. L’accord passé entre Netflix et Warner pour obtenir les droits d’exploitation de l’univers Sandman pourraient ne porter que sur les créations originales de Neil Gaiman. De quoi justifier la présence de Lady Constantine, mais pas celle de son alter-ego masculin, qui appartient toujours à DC Comics. Cette piste explique aussi pourquoi certains membres de la Justice League n’apparaissent pas dans la série.
Sorti le 5 août 2022, les dix épisodes de la série The Sandman sont d’ores et déjà accessibles sur Netflix.
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“Il faudra pourtant repasser avant de crier au féminisme-whashing et au wokisme. ” Et pourtant, c’est bien vrai ! Vous utilisez l’excuse de son existence sauf qu’elle était censée être l’ancêtre de John Constantine, pas remplacer John Constantine lui-même.
Et je ne parle même pas de Lucifer qui est devenu une reine et joué par une femme. Mais y a pas de féminisme, ni wokisme ? Sans déconner ? Apprenez à méditer sur votre mauvaise foi. En tout cas, le féminisme et le wokisme règnent sur Netflix.
Et c’est quoi le problème dans le fait que ces rôles soient attribués à des femmes ?
Mina, imaginez une série les 4 filles du docteur March où on remplace les dites quatre filles par des hommes.
On parle juste de respect de l’œuvre initiale.
Neil Gaiman ayant participé à l’élaboration de la série, je pense qu’en terme de respect de l’œuvre originale, il n’y a pas grand chose à dire. L’autrice des 4 filles du Dr March aurait du mal à participer à la réécriture de son œuvre, là, on a cette chance.
Vu le bazar entre Warner, DC et Marvel, la thèse des droits détenus par DC me paraît plus probable.
Faudrait arrêter d’utiliser le terme wokisme comme une insulte, c’est comme si vous insultiez quelqu’un en disant qu’il est juste, égalitaire, ouvert d’esprit, tolérant.