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Curiosity a dix ans : retour sur le parcours d’un grand explorateur martien

Ce rover déjà légendaire fête aujourd’hui ses dix ans; une bonne occasion de penser à lui, puisque le pauvre n’a personne avec qui les fêter !

Joyeux anniversaire, Curiosity ! Même si Persevrance lui a plus ou moins volé la vedette depuis son arrivée en grande pompe sur la Planète Rouge, son illustre prédécesseur continue d’arpenter inlassablement ses plaines cramoisies.

Il fête aujourd’hui son dixième anniversaire sur Mars, après s’être posé dans le Cratère Gale le 5 août 2012 (ou le 6, en fonction du fuseau horaire retenu). Malheureusement, cet engin n’a pas grand monde avec qui fêter cette décennie d’exploration spatiale. Pour son premier “marsniversaire”, en 2013, la NASA lui avait donc fait “chanter” son propre “Joyeux Anniversaire” que vous pouvez écouter à 1:21 ci-dessous.

Depuis, le rover n’a malheureusement pas récidivé, et pour de bonnes raisons. D’un point de vue scientifique, il s’agit d’un gaspillage d’énergie qui ne ferait qu’accélérer son trépas. Pour marquer le coup comme il se doit, nous vous proposons donc un petit récapitulatif de ces dix premières années d’exploration martienne

Un grand acteur de la recherche de vie martienne

Sa mission principale était de procéder à un grand état des lieux de la géologie, du climat et de la météo martienne. La NASA espérait ainsi déterminer si, oui ou non, la coqueluche d’Elon Musk présentait des conditions favorables à l’apparition de la vie. Curiosity a accompli cette tâche avec brio.

Juste après son atterrissage, il a commencé par débusquer de nouvelles preuves directes que Mars a bien hébergé de l’eau liquide par le passé. Fort de cette confirmation, il a ensuite déniché tout un tas de molécules qui auraient un jour pu servir de support à des formes de vie hypothétiques. Durant cette chasse au trésor scientifique, le rover a trouvé de l’azote, du soufre, de l’oxygène, et du carbone — autant d’éléments qui sont en tout cas importants pour la vie basée sur le carbone que l’on connaît sur Terre.

À l’époque, la NASA ne savait pas encore à quel point l’eau et ces éléments étaient courants sur Mars. Mais au fil de ses pérégrinations, Curiosity a pu prouver que l’atmosphère de Mars était autrefois bien plus dense qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec 0,6 % de la densité de l’atmosphère terrestre. Il a aussi montré que Mars hébergeait un véritable cycle de l’eau en bonne et due forme. Des découvertes importantes qui ont donné du grain à moudre aux astrobiologistes.

Un précurseur au service des futurs colons

Et il ne s’agit que des éléments les plus marquants de cette longue aventure scientifique. Curiosity peut également s’enorgueillir de nombreuses contributions, peut-être moins marquantes, mais tout aussi intéressantes.

Par exemple, il a aussi été le tout premier engin à explorer directement les conséquences des radiations spatiales sur l’organisme des futurs colons. Il a confirmé expérimentalement que les astronautes qui partiront conquérir Mars devront impérativement se protéger du vent solaire et du rayonnement cosmique, sous peine de voir leur ADN réduit en charpie par ce bombardement de particules.

En 2017, il est devenu le premier rover à utiliser un système basé sur l’IA après une mise à jour baptisée A.E.G.I.S. Ce programme, toujours en activité aujourd’hui, permet au robot de sélectionner sa prochaine cible lui-même dans une zone donnée. Depuis, il se montre donc plus productif qu’à l’époque où la NASA devait lui indiquer chaque procédure pas à pas.

© NASA

Une longévité exceptionnelle

Vous l’aurez compris, ce vétéran affiche déjà états de services remarquables, avec dix ans et 28 kilomètres au compteur ; plutôt impressionnant pour un engin qui n’était parti pour fonctionner que deux ans !

Et il est loin d’avoir terminé sa grande vadrouille. Certes, les roues du rover commencent à montrer des signes de faiblesse ; mais d’après Abigail Fraeman, chercheuse en sciences planétaires interviewée par Space.com, les outils du robot sont encore en excellent état. « Je pense que le plus remarquable, c’est que tous les instruments scientifiques fonctionnent encore aussi bien qu’à l’atterrissage », explique-t-elle. « Nous sommes encore capables de parvenir à la même qualité scientifique qu’il y a dix ans, et c’est assez extraordinaire », se réjouit-elle.

Et maintenant ?

Cette longévité permet à la NASA de lui concocter de nouvelles missions encore plus enthousiasmantes. Pour commencer, il va continuer son ascension d’un relief très particulier, le Mont Sharp. À cet endroit, le contexte géologique change radicalement à partir d’une certaine altitude ; si radicalement, en fait, qu’on peut même observer la transition entre les deux zones depuis l’orbite. Il ne reste plus qu’à aller vérifier de quoi il en retourne directement sur place pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire géologique de Mars.

Une fois cette nouvelle étape bouclée, la NASA lui trouvera de nouvelles missions jusqu’à ce que Curiosity arrive au bout du rouleau. La NASA souhaite en effet pousser cette merveille jusque dans ses retranchements pour limiter le manque à gagner scientifique. D’ici à ce que son système de propulsion ou de communication flanche, il continuera sans aucun doute de rapporter des éléments fascinants qui continueront de renforcer nos connaissances sur Mars. Espérons que Perseverance se montrera aussi tenace !

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