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La NASA va se montrer plus exigeante avec les astronautes privés

Les quelques cafouillages de la mission privée Ax-1 ont donné du grain à moudre aux équipes de la NASA.

En avril dernier, quatre astronautes un peu particuliers ont embarqué à bord d’une fusée pour signer une grande première : ils sont devenus le premier équipage exclusivement civil à rallier l’ISS. Dans l’ensemble, la mission s’est plutôt bien déroulée.

Mais quelques petits cafouillages ont quand même mis les acteurs du projet face à une dure réalité : devenir astronaute ne s’improvise pas, même à l’ère du New Space. Et la NASA en a tiré les leçons qui s’imposent.

Un vétéran devra faire partie du voyage

Le premier de ces enseignements concerne les qualifications de l’équipage. Si la mission s’est bien passée, c’est en grande partie grâce à la supervision de Michael López-Alegría, un ancien astronaute aujourd’hui à la retraite. Son expérience a été précieuse pour rassurer et guider ses partenaires de mission, tous novices, durant cette expérience unique.

La NASA estime désormais que toutes les missions civiles devront embarquer un vétéran de ce genre. L’intéressé héritera systématiquement du rôle de commandant de bord, ce qui lui donnera quelques responsabilités supplémentaires, mais permettra de soulager le reste de l’équipage.

L’ISS commence aussi à s’ouvrir aux astronautes privés, mais cette transition implique des changements de méthodologie à la NASA. © NASA

Un processus de planification repensé de fond en comble

La NASA va aussi repenser la planification de ses missions suite aux difficultés d’organisation rencontrées par ces néophytes. Même s’il s’agissait de civils, ces nouveaux astronautes n’étaient pas des vacanciers pour autant. Ils se sont rendus à bord de la station avec un agenda rempli à raz-bord d’expériences scientifiques. À leur retour, ils ont expliqué qu’ils avaient sous-estimé l’ampleur de leur programme très chargé.

Dans un premier temps, cela les a empêchés de boucler leur programme comme prévu. Mais surtout, cette situation a aussi mis une pression considérable sur les astronautes professionnels qui ont dû faire quelques concessions pour les nouveaux venus. « L’arrivée du personnel d’Axiom semble avoir eu un impact plus important que prévu sur la charge de travail de l’équipage professionnel de l’ISS », expliquait Susan Helms, ancienne astronaute désormais membre d’un comité de sécurité.

Résultat : les futurs astronautes civils devront soumettre leurs projets de travaux au moins un an avant la date du lancement. La NASA aura donc tout le loisir d’étudier la pertinence et la faisabilité de la mission ; cela permettra aux futurs astronautes civils de ne pas se laisser dépasser par l’ampleur de leur tâche.

Une préparation physique plus exigeante

Enfin, la NASA compte aussi mettre l’accent sur un point fondamental qui a là encore été sous-estimé en avril dernier : l’acclimatation à la microgravité. « Nous sommes montés là-haut et, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous étions dépassés », racontait l’un d’entre eux. « S’habituer à la microgravité n’est pas quelque chose qui se fait en une nuit. » Les participants devront donc s’astreindre à une préparation physique plus exigeante.

La plupart de ces nouvelles mesures seront probablement déployées à l’occasion du second voyage privé d’Axiom vers l’ISS. Cette mission baptisée Ax-2 a en tout cas tiré le gros lot puisqu’elle sera commandée par Peggy Whitson. C’est une figure incontournable de la NASA ; elle a déjà passé la bagatelle de.. 665 jours de missions cumulés dans l’espace ! Et comme si ce record ne suffisait pas, son CV affiche aussi plus de 60 heures de sortie extravéhiculaire en combinaison spatiale et un tas d’autres records prestigieux.

Elle est aussi connue pour son professionnalisme intransigeant, mais aussi son enthousiasme, son humanité et ses qualités de pédagogue. Il sera donc intéressant de suivre le déroulement de cette mission pour voir si cette nouvelle organisation donnera de meilleurs résultats.

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