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Roman : la NASA a choisi SpaceX pour lancer le futur compère du Webb

La NASA vient de confirmer que SpaceX sera chargé de lancer le futur partenaire du James Webb vers 2026.

Depuis quelques semaines, tous les spécialistes et les amoureux d’astronomie du monde entier n’ont d’yeux que pour le James Webb SPace Telescope. Depuis que la NASA a dévoilé ses premières contributions scientifiques, nous avons pu nous régaler des images somptueuses de Stephan’s Quintet, Carina Nebula, ou encore Southern Ring Nebula, pour ne citer qu’eux.

Dans ce contexte, il serait facile d’oublier que la NASA a encore d’autres idées derrière la tête en matière de télescopes. Et cela va commencer par le Nancy Grace Roman Space Telescope — ou tout simplement « Roman » —, un nouvel observatoire à la pointe de la technologie qui viendra prêter main-forte au JWST d’ici quelques années.

Qui est Nancy Grace Roman ?

L’agence ne baptise pas ces engins au hasard ; c’est un honneur qui se mérite, et comme Hubble ou le Webb, ils héritent traditionnellement du patronyme d’un grand scientifique. Celui-ci ne fera pas exception. « Roman », c’est le nom de famille d’une scientifique parmi les plus illustres de son temps, mais injustement méconnue du grand public.

Au sein de la NASA du siècle dernier, à une époque où les femmes étaient souvent reléguées à des postes secondaires, elle fait partie des rares figures féminines qui ont réussi à gravir les échelons de l’institution. Elle s’est illustrée par son opiniâtreté et son franc-parler qui lui ont permis de tenir tête au machisme institutionnel de l’époque. Pendant toute sa carrière, elle a multiplié les conférences et autres initiatives pour défendre le rôle des femmes dans la science et l’ingénierie.

© NASA/ESA

Mais au-delà de cette contribution déjà très importante, c’est pour une autre raison que son nom est passé à la postérité ; elle est aujourd’hui reconnue comme la « mère de Hubble », à cause de son influence déterminante sur le cheminement du plus célèbre des télescopes.

Autant dire qu’elle a laissé derrière elle un héritage scientifique absolument colossal à sa mort, en 2018. Cette figure marquante méritait bien mieux qu’une place anecdotique dans l’histoire de l’astronomie. Elle aura enfin droit à cette consécration avec le Nancy Grace Roman Telescope.

À quoi va servir le Nancy Grace Roman Space Telescope ?

Comme le James Webb, le Roman travaillera avec le rayonnement infrarouge. Il sera donc aussi capable de chercher et de photographier des exoplanètes; la traque des “Terres alternatives” sera l’une de ses missions les plus importantes. Il observera aussi un grand nombre de phénomènes astrophysiques fascinants, par exemple ceux liés au cycle de vie des étoiles.

Mais il se concentrera avant tout sur l’étude de deux éléments encore particulièrement mystérieux et grisants pour les astronomes : la matière noire et l’énergie noire — la force mystérieuse qui, selon les physiciens, accélère l’expansion de l’univers.

Pour y parvenir, il sera équipé de deux instruments principaux. Le premier, sobrement baptisé Wide Field Instrument, permettra d’observer de grandes portions du ciel en un temps record. Le second est un coronographe, un instrument qui reproduit une éclipse d’une étoile en masquant son centre pour pouvoir en observer la couronne.

Un exemple de couronne stellaire que le Roman va chercher à photographier. © Luc Viatour – Wikimedia Commons

Quand et comment entrera-t-il en service ?

La NASA a annoncé récemment qu’elle avait sélectionné la Falcon Heavy de SpaceX pour le lancement de cette mission de première catégorie. À l’heure actuelle, le départ du Roman est prévu en octobre 2026.

Comme toujours dans l’aérospatiale, il faut prendre cette date avec des pincettes. C’est d’autant plus vrai que l’engin a déjà accumulé un retard considérable ; à l’heure actuelle, il a déjà coûté environ 4,3 milliards de dollars à la NASA.

Mais Mark Clampin, spécialiste reconnu qui prendra la tête de la division Astrophysique de la NASA le 15 août prochain, compte faire tout son possible pour respecter ce délai. Pour l’instant, l’intéressé est encore à la tête du Directoire de la Science et de l’Exploration de l’illustre centre Goddard. Mais il a déjà annoncé que le futur télescope serait sa priorité absolue dès sa prise de fonction.

« Pour moi, le défi numéro 1 sera de faire en sorte que le Roman reste sur les rails », a-t-il expliqué. Il a aussi précisé qu’il comptait déployer des ressources considérables pour anticiper autant que possible les nombreux problèmes techniques qui ralentissent généralement ce processus. Reste à voir si cette ambition sera satisfaite ; d’ici là, il ne reste qu’à profiter des images exceptionnelles que le JWST produit déjà à un rythme affolant (voir notre article).

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1 commentaire
  1. “Autant dire qu’elle a laissé derrière elle un héritage scientifique absolument colossal à sa mort, en 2018”.
    D’après sa fiche wikipédia, pas vraiment. Elle a mené une carrière admirable, gravissant les échelons malgré le machisme ambiant, avec des taches qui sont devenue au fil du temps de plus en plus administrative et de “représentation”. Elle est finalement devenue une sorte d’alibi de la non-misogynie de la NASA, qui s’est senti obligée de donner le nom d’une femme à quelque chose d’important de peur de se faire cancel.
    Donc non, c’est une personnalité certainement admirable, mais pas la plus méritante pour nommer un télescope à son nom. D’autres femmes illustres (mais pas toujours américaines) sont plus haut sur la liste…

Les commentaires sont fermés.

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