C’est un sénateur américain, Ed Markey, qui a soulevé le lièvre. En menant son enquête sur la surveillance de ses concitoyens facilitée par la technologie, il a obtenu d’Amazon une réponse très claire : oui, l’entreprise a fourni aux forces de l’ordre des images provenant de ses sonnettes connectées Ring, sans que les propriétaires n’aient donné leur accord.
Demandes d’urgence
Cela a été le cas 11 fois depuis le début de l’année. La société a déclaré qu’elle se conformait à des « demandes d’urgence ». À chaque fois, Ring a déterminé « de bonne foi » qu’il y avait un danger imminent de mort ou de blessure physique grave, nécessitant ainsi la divulgation d’information « sans délai ».
Il y a aujourd’hui 2.161 organisations de police et de pompiers qui sont inscrites au programme Neighbors Public Safety Service, ce qui leur permet de demander des enregistrements provenant des appareils Ring. Même s’il ne s’agit pas d’une urgence, il y a tout de même des chances pour que des policiers puissent obtenir des vidéos sans l’accord de l’utilisateur.
Amazon ajoute qu’il lui est impossible de s’engager à ne jamais utiliser la technologie de reconnaissance vocale dans ses produits, et l’entreprise ne peut pas non plus s’engager à arrêter la pratique d’enregistrement automatique de l’audio en même temps que la vidéo. Ring se défend de donner l’accès aux données ou aux vidéos de ses clients à n’importe qui.
Ed Markey déplore le recours croissant des forces de l’ordre à la surveillance privée. Pour le sénateur, il s’agit d’une « crise de la responsabilité ». Il se dit aussi très préoccupé par le fait que la surveillance biométrique puisse devenir un élément central dans les réseaux de surveillance mis en place par Amazon et les autres constructeurs.
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