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La Floride en quarantaine pour freiner une invasion d’escargots géants

La Floride venait à peine de se débarrasser de ces gastéropodes invasifs, et leur retour force les autorités à prendre les choses en main.

En juin dernier, les résidents de la péninsule floridienne ont été témoins d’un phénomène étrange : d’étranges escargots géants sont apparus dans ces contrées. Et la prolifération s’est vite transformée en véritable invasion qui a forcé les autorités à prendre des mesures draconiennes dans cette zone plus habituée à lutter contre les alligators et les touristes.

Le 23 juin dernier, le Département de l’Agriculture et des Services au Consommateur de Floride (FDACS) a officiellement confirmé l’arrivée de ces mollusques originaires d’Afrique sur le territoire américain. D’après l’institution citée par CNN, cette espèce baptisée Lissachatina fulica aurait débarqué là dans le cadre d’un commerce illégal d’animaux exotiques.

Un problème pour l’environnement et l’infrastructure

Mais ceux qui l’ont ramené ne savaient probablement pas que ces bêtes rompues aux climats extrêmes étaient d’excellents colons. L’Union internationale pour la conservation de la nature la classe même parmi les 100 espèces invasives les plus problématiques.

Si l’un d’entre eux s’échappe, ou qu’il est perdu lors du transport, il peut rapidement commencer à faire comme chez lui dans n’importe quel environnement, ou presque.

Cette espèce produit plusieurs milliers d’œufs chaque année, et il est donc difficile de contrôler sa prolifération. Des groupes de très grande taille peuvent donc apparaître subitement dans certaines niches écologiques.

Et comme souvent lorsqu’une espèce invasive débarque dans un nouvel environnement, l’écosystème n’est pas encore capable d’y répondre. Ces escargots qui atteignent parfois 25 cm de long peuvent donc se livrer à un festin grandiose; en Floride, ils dévorent plus de 500 espèces végétales sans modération, ce qui peut priver d’autres espèces de leur garde-manger – y compris les humains si le mollusque s’attaque aux cultures.

L’autre souci, c’est qu’ils ne consomment pas que des plantes. Selon CNN, ils mangent même le crépi et la peinture des murs; ces éléments sont une source de calcium précieuse qui sert à la construction et à l’entretien de la coquille.

Un risque de santé publique

Mais la vraie inquiétude autour de ces escargots ne concerne pas les gastéropodes eux-mêmes. Ce qui dérange les responsables de la santé publique, c’est qu’ils sont régulièrement porteurs d’un parasite potentiellement dangereux .

Plus précisément, il s’agit d’un nématode (très vulgairement, un ver rond) baptisé Angiostrongylus cantonensis. Ses larves colonisent habituellement les artères pulmonaires du rat. Elles sont ensuite rejetées dans les déjections avant de finir leur cycle de vie chez un nouvel hôte.

Ces escargots peuvent porter un parasite baptisé Angiostrongylus cantonensis qui peut provoquer des méningites. © Lindo et al. / Wikimedia Commons

Et lorsqu’il s’agit d’un humain, ce dernier peut être victime d’une forme assez brutale de méningite. La plupart du temps, les patients guérissent sans séquelles après quelques semaines. Mais il n’y a malheureusement pas de traitement qui permet d’éviter les formes graves, susceptibles de déclencher des complications neurologiques mortelles.

Une (nouvelle) éradication à venir

Pour l’instant, aucun cas grave n’est à déplorer. Mais les autorités sanitaires ont tout de même mis les zones concernées en quarantaine. Malheureusement, ils ne pourront pas se permettre de laisser cette espèce proliférer comme leurs collègues l’ont par exemple fait avec l’araignée Joro, une autre espèce invasive, mais pas problématique pour l’écosystème.

Leur objectif est donc d’éradiquer cette espèce invasive le plus rapidement possible pour éviter de répéter le scénario de 2011. C’est à cette date que Lissachatina fulica a rendu visite à l’Once Sam pour la première fois. Et les autorités locales ont eu toutes les peines du monde à s’en débarrasser; elles n’y sont parvenues qu’en… 2021. Ils n’auront donc eu qu’une petite année de répit.

D’autres pays n’ont même pas eu cette chance. D’après CNN, l’Équateur ou la Barbade seraient tout simplement arrivés à court d’idées et de moyens pour lutter contre cet envahisseur pas comme les autres.

En tout cas, la leçon est claire .Ce n’est pas un hasard s’il existe des restrictions draconiennes sur le transport des espèces animales et végétales, et il faut absolument s’y soumettre sous peine de provoquer un petit désastre écologique.

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Source : CNN

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