Les français aiment-ils encore Netflix ?

Pour la première fois en dix ans, Netflix accuse un net recul de sa progression. Face à une concurrence de plus en plus rude, le géant de la SVOD peine à sortir la tête de l’eau. Si cette tendance s’explique principalement par le coronavirus qui a fait grimper en flèche son nombre d’abonnements en 2020, et donc favorisé une chute plus rude l’année suivante, force est d’admettre que la firme au N rouge ne semble plus si intouchable.

Alors que Disney+ grappille des parts de marché et Prime Video s’impose un peu partout dans le monde, la firme de Reed Hastings est-elle toujours populaire dans l’Hexagone ? Interrogé par le JDD, le co-PDG Ted Sarandos apporte quelques éléments de réponse.

Depuis 2020, l’entreprise n’avait pas partagé ses résultats dans nos vertes contrées. À l’époque, l’offre comptait près de 6,2 millions d’adeptes. Visiblement, sa croissance n’a pas faibli au cours de deux dernières années. Selon lui, elle enregistre même un bond de 50 %. En 2022, Netflix a dépassé la barre des 10 millions d’abonnés en France. Il explique néanmoins le ralentissement observé un peu partout sur le globe.

“Il est multifactoriel. À cause des difficultés d’approvisionnement et de logistiques mondiales, les ventes de télévisions connectées ont décliné. Or, nos abonnements sont liés au degré d’équipement des appareils.” Il ajoute aussi que la guerre en Ukraine et le boycott de la Russie a joué un rôle clé dans le phénomène. “Nous avons perdu 700 000 abonnés en Russie, quand nous nous sommes retirés de ce marché.”

Netflix n’a pas peur de la concurrence

Comme on le disait plus haut, Netflix n’est plus seul sur le marché de la SVOD. Son succès a inspiré les géants de l’industrie cinématographique, qui lancent au tour à tour leur offre similaire. Pour autant, Ted Sarandos ne s’avoue pas vaincu.

“Le marché a toujours été dur. Disney était un rival bien avant de lancer sa plateforme, quand les films étaient diffusés dans les cinémas ou en DVD. Nous conservons de l’avance parce que c’est notre ADN, c’est de satisfaire les consommateurs. (…) Lors de la sortie d’Obi-Wan Kenobi par Disney ou de Top Gun par Paramount, c’est la dernière saison de Stranger Things qui a fait l’événement. C’est Stranger Things qui a propulsé en quelques heures le hit de Kate Bush en tête des charts, trente-sept ans après sa création.”

La plateforme entend aussi revoir un peu sa stratégie pour s’assurer de garder sa place. Elle va par exemple proposer une formule low-cost supportée par la publicité. La plateforme va aussi partir à la chasse aux partages de comptes, en ciblant les utilisateurs vivant dans un même foyer. Pour ceux qui veulent partager leurs accès, il faudra passer à la caisse.

“Nous avons toléré les partages de codes personnels pour nous faire connaître. Nous testons un nouveau système de facturation pour des profils supplémentaires ne vivant pas sous le même toit. Environ 100 millions de personnes nous regardent sans payer. Les clients qui partagent leurs mots de passe avec d’autres devront payer un peu plus cher pour continuer à le faire. Ce sera progressif.”

Quelques pays sont déjà concernés par cette mesure, et le résultat est loin d’être satisfaisant. De nombreux utilisateurs ont déjà fait part de leur mécontentement. Ils déplorent un manque de communication et un déploiement aléatoire. Reste à voir désormais quand la sanction tombera dans l’Hexagone, et si elle sera suivie d’une vague de désabonnements massifs.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.