L’enquête est internationale, mais elle vise tout particulièrement la France. Il y a quelques jours, The Guardian a publié un article édifiant sur les méthodes utilisées par Uber lors de son implantation dans l’Hexagone. Basée sur plusieurs milliers de documents internes transmis par une source anonyme, l’affaire dénonce plusieurs actions brutales, voire illégales, ainsi qu’un lien étroit avec le Président Emmanuel Macron.
Uber Files, c’est quoi ?
Les faits remontent à 2014, à l’époque où Emmanuel Macron n’était encore que ministre de L’Économie. À l’époque, Uber est déjà bien implanté en France, et sa position ultra-concurrentielle face aux taxis traditionnels fait débat. Selon Le Monde, l’homme politique aurait eu au moins 17 échanges “significatifs” avec la direction de l’entreprise. Un lien qui aurait poussé Emmanuel Macron a abroger la loi Thévenoud dans un décret paru en 2015. Au lieu des 250 heures de formations nécessaires à l’obtention d’une licence VTC, une simple journée de formation est désormais requise.
Dans son enquête, le Guardian cite aussi l’arrêté pris en 2015 par l’ancien préfet de Police des Bouches-du-Rhône Laurent Nunez, qui souhaitait à l’époque interdire la présence de l’entreprise de transport à Marseille. Emmanuel Macron aurait promis de “regarder personnellement” le dossier, avant que ce dernier ne soit finalement abandonné dans les jours qui suivent.
Si la France est particulièrement concernée par les Uber Files, le dossier concerne en réalité l’ensemble du marché international. Le Guardian estime ainsi : “L’entreprise a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier“. Une politique particulièrement brutale, qui aurait poussé le fondateur de l’application Travis Kalanick à quitter son poste de Directeur général en juin 2017, sur fond de sexisme et de harcèlement au travail.
Le Kill Switch a-t-il été utilisé en France ?
Quelques années plus tôt en 2015, Le Monde rappelle aussi que l’entreprise avait pour habitude de “perturber le travail des forces de l’ordre” en encourageant ses chauffeurs à activer un bouton d’arrêt d’urgence (“kill switch“) en cas de contrôle. À la limite de la légalité, ce mode utilisé aux Pays-Bas aurait empêché l’accès aux ordinateurs et aux données internes de l’entreprise. De son côté, Uber ne conteste pas “le fait que ce type de logiciel ait pu être utilisé en France“, rapporte le journal.
Des lobbys pour redorer son image
Enfin, pour s’assurer une bonne image dans les médias, Uber aurait aussi fait appel à des économistes pour soutenir sa politique entrepreneuriale. En France notamment, Nicolas Bouzou est accusé d’avoir été payé au moins 10 000€ pour affirmer qu’avec une législation plus souple, la méthode Uber était capable de créer plusieurs milliers d’emplois dans le pays rapporte Le Monde. Des allégations contestées par le principal intéressé.
Face aux accusations du Guardian et du Monde, Uber a indiqué que l’entreprise ne présenterait pas d’excuses pour ses actions passées.
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LOL
Quand les gens se réveilleront y en a qui vont avoir mal ….pffff