La police nationale espagnole vient d’annoncer la conclusion d’une longue traque de plus d’un an qui a conduit à l’interpellation de huit trafiquants de drogue à Malaga, Cadiz et Barcelone. Un fait divers qui aurait aisément pu passer complètement inaperçu dans ce pays rompu à la lutte antidrogue. La particularité de cette enquête réside plutôt dans le matériel qui a été confisqué.
Selon la BBC, les policiers ont arrêté 14 personnes et saisi plusieurs kilos de substances illicites à base de cannabis et plus de 150 000 € en liquide. Mais surtout, ils ont récupéré des drones submersibles qui ne correspondaient pas à un modèle commercial. Selon les autorités, ils étaient spécialement conçus par les suspects pour transporter de la drogue entre l’Espagne et le Maroc.
« Ces appareils pourraient permettre aux trafiquants de transporter de grandes quantités de drogue à travers le détroit de Gibraltar », explique la police dans un communiqué cité par le média anglais. Et surtout, il leur aurait permis de le faire sans risquer d’être pris sur le fait. Les engins disposent d’un système de guidage GPS qui permet au pilote de le guider depuis n’importe où à partir d’une simple tablette.
Et il ne s’agit pas de petites livraisons, mais bien de volumes importants. Ces sous-marins disposaient d’une capacité et d’une puissance de propulsion suffisantes pour traverser le détroit avec 200 kg de marchandise.
Un bras de fer technologique
Toujours selon la police, ces drones n’étaient pas les seuls véhicules semi-autonomes utilisés par les trafiquants. Ils faisaient apparemment partie d’un arsenal motorisé conséquent qui comprenait également plusieurs « drones aériens de grande taille ».
Les enquêteurs n’ont pas précisé si ces derniers étaient utilisés à des fins de reconnaissance ou s’ils servaient aussi au transport. Le modèle aérien n’est pas indiqué, mais on peut en tout cas y voir un lien avec une affaire similaire. L’été dernier, un grand drone convoyeur de drogues avait été intercepté par la police dans la même région (voir notre article).
Si les trafiquants ont pris la peine de construire des engins de ce type, c’est parce que cet axe est une plaque tournante du trafic de drogue. Le Maroc fait notamment partie des grands producteurs de cannabis. À cause de sa proximité géographique (le détroit ne mesure qu’une quinzaine de kilomètres), le pays de Cervantès est devenu l’une des principales portes d’entrée de ces marchandises en Europe de l’Ouest.
La zone est donc passée au peigne fin par les douanes. Cela a forcé les trafiquants à s’adapter en imaginant des solutions de plus en plus modernes. Désormais, ce jeu du chat et de la souris perpétuel commence à prendre des airs de bras de fer technologique; il se joue sur terre et sur l’eau, mais aussi en profondeur et en altitude. Et il ne fait probablement que commencer.
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