La dyslexie fait partie de ces troubles handicapants dès le plus jeune âge et qui le restent souvent tout au long de la vie, surtout en l’absence de prise en charge par un spécialiste. C’est souvent un fardeau non négligeable pour les intéressés, mais une étude récente est venue nuancer le tableau clinique ; les chercheurs expliquent que les dyslexiques bénéficient en contrepartie d’un avantage évolutif insoupçonné.
Pour rappel, la dyslexie est un trouble de la lecture et de l’écriture qui survient chez des patients qui ne souffrent pourtant d’aucun trouble du raisonnement. Les mécanismes neurologiques sous-jacents sont encore largement sujets à débat, mais elle fait néanmoins partie des handicaps reconnus par la France depuis 1990. Et pour cause : elle a généralement un impact considérable sur la vie quotidienne, en particulier à l’école et dans un contexte professionnel.
Pour ces raisons, on pourrait intuitivement penser que la dyslexie ne comporte que des inconvénients. Mais un duo de jeunes chercheurs anglais de la prestigieuse université de Cambridge a tenu à nuancer cette interprétation strictement négative dans un papier de recherche intitulé « Dyslexie développementale : trouble ou spécialisation dans l’exploration ? » repéré par Interesting Engineering.
« La vision de la dyslexie centrée sur les déficits ne raconte pas toute l’histoire », affirme en effet la chercheuse Helen Taylor. « Ces travaux proposent un nouveau cadre pour nous aider à mieux comprendre les forces cognitives des personnes atteintes de dyslexie ».
Un compromis entre pilotage automatique et effort de penser
Le raisonnement est relativement simple et repose sur les grands principes du développement et de la neurologie. Pour résumer, le fait de penser activement est une action extrêmement énergivore. Or, en termes de sélection naturelle, le fait de consommer beaucoup d’énergie est un désavantage énorme. De plus, ces processus qui relèvent du réflexe ont aussi l’avantage d’être très rapides.
Sur la base de cette information, la sélection naturelle aurait donc dû purger tous les êtres vivants qui disposent de capacités cognitives poussées. Mais d’un autre côté, le fait de pouvoir raisonner activement est un avantage encore plus conséquent ; c’est en grande partie grâce à cette capacité que l’humain a emprunté une trajectoire si différente du reste du règne animal.
Au fil des millénaires, l’évolution a donc poussé certaines espèces vers un compromis avec une spécialisation neurologique bien spécifique. Une grande partie des actions de routine, comme la respiration, la gestion de la posture ou la digestion, reposent sur des circuits neurologiques complètement autonomes.
C’est pour cette raison que vous n’avez pas besoin de penser activement à faire battre votre cœur pour éviter de défaillir, par exemple. Les processus conscients, beaucoup plus énergivores, sont généralement réservés à des cas qui dépendent du contexte, et où cette forme de « pilotage automatique » n’est pas possible.
Un cerveau spécialisé dans l’exploration ?
Chez les sujets non dyslexiques, une fois l’apprentissage terminé, la capacité à interpréter et à produire du texte relève plus ou moins de ces automatismes. L’avantage, c’est que cela permet de lire et d’écrire de façon relativement inconsciente, avec peu d’efforts.
Mais lorsque cet automatisme est absent, comme chez les personnes dyslexiques, ces actions nécessitent un effort actif – un peu comme un pilote d’avion privé de son pilotage automatique. Le système nerveux est donc sollicité plus régulièrement et plus intensément… et cela signifie aussi qu’il a davantage d’occasions d’explorer de nouveaux problèmes. Avec des bénéfices insoupçonnés à la clé.
« Quand une compétence devient automatique, nous exploitons essentiellement la même information à chaque fois », explique Helen Taylor. « À l’inverse, si un individu a des difficultés à acquérir cette automaticité, ils restent activement conscients du processus. L’avantage, c’est que l’exploration peut continuer et que d’autres compétences ou processus peuvent encore être améliorés », précise-t-elle.
Les personnes dyslexiques bénéficieraient de ce que les chercheurs désignent comme une « méta-adaptation ». Pour eux, la dyslexie n’est donc pas seulement un « trouble neurocognitif », mais surtout une « spécialisation dans la recherche cognitive exploratoire ».
Une piste de recherche fascinante
En d’autres termes, ces personnes auraient effectivement quelques soucis pour exploiter les informations à leurs dispositions; mais elles seraient aussi plus performantes lorsqu’il s’agit d’explorer de nouvelles façons d’apprendre et de raisonner. D’après les chercheurs, cela pourrait représenter un avantage au niveau de la « découverte, de l’invention et de la créativité ».
Cette étude est encore relativement exploratoire, mais elle est tout de même très intéressante. Elle défriche une piste de recherche évidente qui pourrait rapidement faire l’objet d’un protocole expérimental pour déterminer si les dyslexiques sont effectivement plus performants sur ces terrains.
Comme souvent en neuropsychologie, il faudra rester prudent sur les conclusions. Des critères comme la créativité sont très difficiles à quantifier objectivement. Mais cela reste un sujet de recherche fascinant, d’autant plus que des mécanismes comparables pourraient survenir dans le cas d’autres troubles neurologiques.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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Bonjour je m’appelle Jessica Lemay
Moi j’ai des troubles d’apprentissage en autre.. Dyslexies, Dispraxie et la Dysphasie..
Alors lorsque vous disiez que nous
“elles seraient aussi plus performantes lorsqu’il s’agit d’explorer de nouvelles façons d’apprendre et de raisonner. D’après les chercheurs, cela pourrait représenter un avantage au niveau de la « découverte, de l’invention et de la créativité ».”
Alors moi je sais que je suis une personne très Pragmatique et la dyspraxie j’ai tjrs un plan dans ma tête pour chaque situation un Arbre de probabilitéantql quon peu dore. et je suis capable de voir se qui se passerai selon chq situation alors je sais quel prendre au lieu de faire une crise Anxiete et jai tjrs des idées d’innovation ou des idees pour des choses qui pourrais maidez mais la dyslexie maudit je suis vraiment tannee pcq jai aussi TDAH alors … Ces difficile de se concentrer sur les.bonnes chose !! Alors jai misere a ecole …
J’ai réussi à totalement compenser ma dyslexie de façon autonome. Cependant si je suis fatigué ou déconcentré, elle revient et souvent en pire. Tout comme il m’est très dur de me relire, puisque c’est en automatique dans mon esprit. S’il m’arrive de commencer un mot et de le finir par un autre je ne m’en rend pas compte forcément.
Cependant ce que je pensais être du passé est revenu avec l’écriture inclusive. Je bugge totalement avec le point avant le “.e”. Mon esprit pense que c’est une fin de phrase. Et quand c’est en fin de phrase, là mes yeux ne savent plus ou regarder. C’est impressionnant comment on est peu de chose.
En tout cas ça fait plaisir, nous sommes en réalité des êtres cognitivement supérieurs. Ca change ^^
C’est marrant cette mode en ce moment d’essayer par tous les moyens de transformer n’importe quel handicap en un atout. On ne dis plus au gens “Vous n’êtes pas handicapé” on ne leur dis même plus le politiquement correct “vous avez des besoins spéciaux”, maintenant il faut leur dire “vous avez des capacités spéciales”…
Ce que je trouve dérangeant dans cet article, c’est que l’image illustrant celui-ci a été généré par une IA. C’est limite flippant.
En rejoignant le propos de l’article, même si la dyslexie encourage la créativité, si le travail de création est généré par des IA, bah c’est plus trop l’avantage du siècle du coup ;D.
Je ne vois pas en quoi cette explication est mieux que simplement le mécanisme de compensation.
Quand on a une faiblesse il est naturel que on compense par d’autre moyen et devenons meilleure que la moyenne a certaines tâches.
Les aveugles n’ont pas une meilleure ouïe par ce qu’ils sont né avec cette capacité mais par ce qu’il le travail pour compenser le manque de vue.
Je suis une DYS. Une vraie. Une pure. Qui les cumule ces dys. Avec tous les troubles associés comme le désordre, une logique qui m appartient. Je suis comme Gauthier. Je tente réellement de prendre des autoroutes de l écriture classique mais très vite, je passe aux “departementales”.. je change un mot par un autre (souvent synomyme), …. parcourt chaotique a l école car je suis un dinosaure. Je ne rentrais pas ds les moules de l E.N… et pourtant étude sup. Cadr passionnee et un raisonnement original en sciences humaines. Devenue CPE je travaille avec mes jeunes dys. Posturologie, lunettes particulières, facilitation à l oral…etc. un système qui fonctionne puisque les bac, cap, études supérieures. Ou entreprises Leurs sont ouvertes. .. so : les dys. Ont un cerveau plus explore et eque d autres. Puisque les routes départementales encéphalite sont initiées.xploitees . Il faut que les parents dédramatiser. Se releve les manches et rendent heureux leurs enfants. Car… il y a des enfants dyslexiques heureux à l école. A condition de les valoriser et déployer leurs dons.
Bonjour,
Je pense avoir été dyslexique à une époque où ça n intéressait personne (j ai 61 ans)…toujours la dernière de la classe…on préférait dire que j étais pas douée….et effectivement pour surmonter ces préjugés ….j ai trouvé mes propres solutions…..Donc ma question est plutôt : est-ce qu on a de l imagination à la base et qu on en profite pour l exploiter plus facilement…ou on met en place une stratégie pour mieux s en sortir ???
Je ss devenue Professeure Choregraphe de Danse Classique et Jazz….et là dans le domaine artistique..il en faut de l imagination !
Merci pour cette étude !
Je suis disclesique depuis tjs et je ne.m en porte pas plus mal j ai 65 ans et c est pour moi un atout d être comme je suis