C’est bien compliqué pour Ariane 6, la fusée qui doit remplacer la vieillissante Ariane 5. Elle devait réaliser son vol inaugural en 2020, mais la crise sanitaire a forcé Arianespace à le repousser sans cesse. Désormais, le premier décollage de la fusée n’est plus prévu avant l’année prochaine.
Ariane 6 dans les limbes
C’est Josef Aschbacher, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui l’a annoncé au micro de la BBC. L’organisation a ensuite confirmé la mauvaise nouvelle. Et sans préciser de fenêtre de tir, ce qui ne manque pas d’inquiéter sur l’avenir d’Ariane 6 et sur son efficacité face à une concurrence, notamment américaine (SpaceX), qui n’attend pas la fusée européenne.
Difficile de savoir ce qui cloche. Le dernier rapport de l’ESA, qui remonte à la mi-juin, indiquait que des tests clé avaient été réalisés avec succès sur les systèmes de déconnexion des lignes cryogéniques. Si tous les éléments sont désormais présents à Kourou, en Guyane, la fusée n’a toujours pas été érigée sur le pas de tir. Par conséquent, les équipes d’Arianegroup, dont la mission est de construire la fusée, ne peuvent toujours pas réaliser de tests très importants, comme sur les moteurs.
Pour l’Europe spatiale, Ariane 6 est stratégique. Elle doit en effet démontrer qu’elle peut faire aussi bien et même mieux que les fusées américaines ou chinoises, à des prix similaires et même moins chers pour les opérateurs de satellites. Et ce, bien que la fusée ne soit pas réutilisable. En attendant, c’est Ariane 5 qui continue de prendre le relais, bien que ce modèle commence à montrer son âge. Heureusement, elle n’a rien perdu de sa fiabilité, ce qui reste son principal atout.
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