La France vient de perdre un très grand savant en la personne d’Yves Coppens, décédé à l’âge de 87 ans. Il laisse derrière lui un héritage scientifique énorme.
Après avoir fait ses armes du côté du Tchad, où il a trouvé son tout premier hominidé en 1961. Une découverte qui a grandement participé à sa notoriété. Mais il est surtout connu pour sa contribution fondamentale à la découverte du tout premier fossile d’australopithèque relativement complet à avoir été exhumé. La dépouille a été baptisée Lucy, en hommage à la chanson des Beatles qui passait sur le site de fouilles à ce moment-là.
C’est une découverte grandiose et très importante en termes scientifiques. En effet, c’est en grande partie grâce à Lucy que les chercheurs ont pu confirmer que les australopithèques étaient déjà des bipèdes. Cette information a redéfini nos connaissances sur les origines évolutives de notre espèce. La découverte de Lucy est donc considérée comme une étape majeure de la paléontologie.
Un grand académicien mondialement reconnu
Elle a aussi cimenté sa place parmi les géants de la discipline. Coppens ne restera pas seulement dans les mémoires comme le co-découvreur de Lucy; la communauté scientifique a perdu un ambassadeur très respecté, membre émérite et titulaire de la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France.
Son érudition et sa notoriété lui ont aussi permis de diriger le célèbre Musée de l’homme et d’intégrer le corps professoral du Muséum national d’histoire naturelle. Il a aussi été élu à l’Académie des sciences française, et était membre d’une grosse douzaine d’autres académies très prestigieuses aux quatre coins du monde.
En plus de ses inestimables contributions scientifiques, il était aussi connu parmi ses pairs pour sa mémoire d’éléphant et ses talents d’orateur. Il les a d’ailleurs régulièrement mis au service de nombreuses œuvres de vulgarisation… ce qui était apparemment une grande source de fierté pour l’intéressé. “La vulcanologie a eu Haroun Tazieff, l’océanographie a eu Jacques-Yves Cousteau, la paléontologie m’a moi”, cite le Point dans sa nécrologie.
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