La pandémie de COVID-19 qui a mis la planète sens dessus dessous a au moins eu un avantage : elle aura permis de rappeler à la communauté internationale que ces événements constituent une menace de premier plan pour notre civilisation, en particulier lorsqu’elle fait preuve de complaisance. Ces derniers temps, de très nombreux chercheurs et laboratoires se sont ainsi repenchés sur les grandes pandémies de l’Histoire dans l’objectif d’en tirer des leçons épidémiologiques pour l’humanité d’aujourd’hui.
Et parmi les maladies qui ont fait des ravages dans notre espèce, il y en a une qui a une réputation particulièrement terrible : la peste. Aujourd’hui, cette maladie peut être soignée facilement grâce à aux antibiotiques modernes. Mais c’est un exemple très intéressant pour les chercheurs, car elle est à l’origine de la toute première pandémie à avoir été largement décrite par de nombreux observateurs d’époque.
Un “Big Bang” de la peste qui complique les études
Grâce à ces témoignages et à de nombreuses preuves archéologiques, nous savons aujourd’hui que cette maladie a véritablement décimé l’Europe lors d’un épisode passé à la postérité sous le nom de “mort noire”. En l’espace de cinq ans, la bactérie Yersinia pestis a ravagé le Vieux continent; le bilan exact reste très discuté, mais les différentes estimations font toutes état de plusieurs dizaines de millions de morts.
Aujourd’hui, les chercheurs estiment que la peste noire a coûté la vie à plus d’un tiers de la population européenne, voire même jusqu’à 60% en fonction des sources. Il est aussi établi qu’a également été un facteur déterminant dans la chute de puissants empires. Malgré tous ces éléments, des doutes subsistent quant à l’origine de ce mal.
Ce flou est dû à un événement que les chercheurs décrivent comme le” Big Bang” de la peste, qui a abouti à l’apparition de nombreuses nouvelles souches de Yersinia pestis. Difficile, dans ce contexte, de remonter la piste pour déterminer son origine précise. Mais une équipe internationale de chercheurs explique désormais avoir trouvé des éléments qui pointent vers le vrai point de départ de cette catastrophe.
La réponse se cachait dans des dents multicentenaires
D’après le New Scientist, le premier témoignage de la maladie remonte à 1346, en actuelle Crimée; des documents historiques affirment que lors d’un siège, les assaillants auraient catapulté des cadavres contaminés à l’intérieur de la ville pour forcer les habitants à sortir; les fuyards auraient ainsi transporté la maladie en Europe, accélérant ainsi l’émergence de la pandémie.
Mais jusqu’à aujourd’hui, personne ne savait quel circuit la bactérie avait emprunté pour arriver là. Pour répondre à cette question, les chercheurs du prestigieux Max Planck Institute, en Allemagne, ont pris le taureau par les cornes.
Ils se sont intéressés à deux cimetières anciens identifiés sur un territoire qui appartient aujourd’hui au Kirghizistan, un état d’Asie centrale notamment bordé par la Chine et le Kazakhstan. Les 467 sépultures étaient documentées dans un vieux registre qui comportait un indice très évocateur, à savoir la présence du terme “pestilience”; de quoi mettre la puce à l’oreille des scientifiques.
Ils ont donc identifié les tombes en question qui remontent à l’an 1338, puis procédé à une analyse génétique des dents des défunts. Pour les chercheurs, ces éléments sont de vrais petits coffres-forts archéologiques qui restent préservés longtemps après la mort, et qui peuvent garder des traces de divers pathogènes – dont Yersinia pestis. Et c’est exactement ce qu’ils ont trouvé dans deux de leurs trois échantillons exploitables.
La mort noire est partie du Kirghizistan en 1338
Cela leur a permis de procéder à un séquençage pour établir une sorte d’arbre généalogique de Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu déterminer que la souche en question était un ancêtre direct de celle qui a provoqué la mort noire quelques années après. De plus, la zone en question se situe précisément à l’emplacement présumé du fameux “Big Bang” qui a conduit à l’apparition de nouvelles souches.
En d’autres termes, les chercheurs sont désormais quasiment certains qu’il s’agit de l’origine précise de cet épisode dévastateur : tout indique désormais que la peste noire est partie du Kirghizstan en 1338. Reste encore à trouver le réservoir original (les chercheurs suspectent des marmotes locales), mais cela s’annonce encore beaucoup plus compliqué.
Mais c’est tout de même une information très intéressante pour les chercheurs qui documentent ces phénomènes. Et il ne s’agit pas seulement de compléter des archives pour le principe. Comme mentionné en début d’articles, les travaux de ce genre permettent d’affiner nos connaissances des mécanismes qui permettent à ces dangereux pathogènes de coloniser de larges zones géographiques.
Ce sont des détails qui pourraient sembler anecdotiques, mais qui auront tous leur importance au moment d’anticiper et d’empêcher une nouvelle pandémie qui pourrait être autrement plus dévastatrice que celle provoquée par le SARS-Cov-2…
Le texte de l’étude est disponible ici.
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Et l’on va découvrir surement qu’elle venait à l’origine de Chine comme tant d’autres épidémies !
Comme le covid-19 (environ 17 millions de morts selon l’OMS) et la grippe espagnole par exemple ( au moins 14 millions de morts ) qui n’avait d’espagnol que le nom et qui venait de Chine…
Bon encore si elles ne tuaient que les cons anti-vaccins et ceux qui ne mettent pas de masque, çà serait d’utilité publique, mais non malheureusement… 🙁
Le covid t’a pas tuer à toi ,et c’est bien dommage, ça aurai fait du bien à la planète.
+1
Chalut cham cham ! Non non, le covid m’a pas tué à moi ! Haha ! Par contre le covid attaque les neurones et l’élocution visiblement ! 😉