Enfin ! Après des années de travail acharné, SpaceX vient de passer l’échéance la plus importante de sa feuille de route à court terme; l’entreprise d’Elon Musk vient d’obtenir le feu vert officiel de la Federal Aviation Administration pour procéder aux lancements du Starship, son immense véhicule spatial qui doit notamment servir à la conquête de Mars.
C’était l’un des derniers obstacles réglementaires que SpaceX devait encore franchir pour lancer officiellement les opérations de ce monstre de métal. En effet, les autorités fédérales s’inquiétaient de l’impact écologique de ce projet pharaonique; elles avaient donc lancé un grand audit environnemental. SpaceX avait l’interdiction de faire voler son engin avant que celui-ci n’apporte des conclusions claires.
Une “absence d’impact significatif” en termes écologiques
C’est désormais chose faite; après plus de six mois de suspense, l’agence fédérale a annoncé le 13 juin que les délibérations avaient débouché sur une Finding of No Significant Impact (“découverte d’absence d’impact significatif”), ou FONSI. Dans le camp du milliardaire, cette décision a bien évidemment été accueillie avec de grands sourires. “Un pas de plus vers le premier test orbital du Starship“, a tweeté la firme en relayant le communiqué de la FAA.
One step closer to the first orbital flight test of Starship https://t.co/MEcQ6gST6Q pic.twitter.com/jxqEsM62gc
— SpaceX (@SpaceX) June 13, 2022
En substance, cela signifie que la FAA a estimé que le lancement des Starship ne présentait pas de risque environnemental particulier… à condition de consentir à certains aménagements.
En effet, la FAA n’a pas laissé carte blanche à Elon Musk sur toute la ligne. Le rapport comporte un bémol de taille. Pour pouvoir lancer ses Starships, SpaceX va devoir s’astreindre à un protocole de surveillance environnementale très dense. Il comporte pas moins de 75 mesures différentes, dont certaines qui devront être réalisées à chaque lancement pour gérer l’impact environnemental le mieux possible.
Un cahier des charges environnemental lourd
La FONSI stipule en effet que SpaceX devra réaliser des changements au niveau de l’infrastructure de la Starbase. Elle devra notamment modifier son système d’éclairage, jugé trop agressif pour les animaux nocturnes du Texas. Un “biologiste qualifié” sera également chargé de suivre l’impact de la Starbase sur la faune et la flore locale.
Le transport sur place devra aussi être repensé avec la mise en place de navettes. Cela permettra d’éviter les aller-retours incessants de nombreuses voitures individuelles sur le site. SpaceX devra aussi protéger la route d’accès ainsi qu’une plage avoisinante et en surveiller l’accès très strictement.
Malgré ces mesures, de nombreux groupes de défense de l’environnement se sont dits déçus de cette décision. “Nous espérons que l’équipe de SpaceX constatera que la vie sur Terre mérite davantage de considération et qu’elle fera son possible pour minimiser l’impact du site de Boca Chica”, explique Mike Parr, président d’une association de conservation des oiseaux cité par Spacenews.com.
Deux derniers obstacles administratifs
Malgré tout, cela ne signifie pas encore que SpaceX peut lancer son Starship dès à présent. Il lui reste désormais deux dernières étapes administratives. Dans un premier temps, elle devra suivre à la lettre l’intégralité des mesures environnementales exigées par l’agence. Une fois que cette dernière aura confirmé le respect de ces consignes, il ne lui restera plus qu’à emballer le tout en signant une fois pour toutes la licence de vol officielle du Starship.
C’est ce document qui lui donnera enfin le droit de partir pour l’orbite. À l’heure actuelle, ni la FAA ni SpaceX n’ont communiqué sur ces échéances. Mais contrairement au verdict de la FAA qui restait incertain, il ne s’agit ici que d’une question de temps. Ce processus va certainement prendre plusieurs semaines, voire quelques mois. Un délai loin d’être catastrophique. Car malgré la hâte compulsive de Musk, plusieurs tests importants doivent encore être menés avant le grand jour.
SpaceX a rendez-vous avec l’histoire
Enfin, il y a un autre point remarquable qui se cache dans le texte de la FONSI. Il y est en effet précisé que SpaceX n’est autorisé à procéder qu’à cinq lancements du Starship par an. Un chiffre que l’on imagine décevant pour Musk, qui s’attendait pendant un temps à un rythme nettement plus soutenu.
On se souvient par exemple de l’épisode de la crise des moteurs Raptor en fin d’année dernière. Dans un e-mail catastrophiste adressé à ses employés, Musk expliquait que la firme se précipitait vers un “désastre” si elle ne parvenait pas à lancer un Starship au moins toutes les… deux semaines. Or, dans ce cas précis, SpaceX ne pourrait même pas en lancer un tous les deux mois.
Le risque de faillite est à relativiser, et les déboires du moteur Raptor semblent enfin terminés; mais cette incohérence prouve une nouvelle fois qu’il faut rester très prudent dès que le sulfureux milliardaire fait allusion à sa feuille de route. Il conviendra donc de patienter sagement plutôt que de spéculer sur la date d’obtention de la licence de vol finale.
Mais une chose est sûre : l’inauguration du Starship – et par extension l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’aérospatiale – n’a jamais été aussi proche. Les travaux titanesques menés par SpaceX pendant 20 ans convergeaient tous vers cette même issue qui commence aujourd’hui à se préciser. Autant dire qu’ il ne faudra rater ses grands débuts pour rien au monde.
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Article intéressant mais titre pas sérieux et ne correspondant pas au contenu.
… à condition de répondre aux 75 exigences environementales de l’agence.
Phrase d’introduction avec une faute d’orthographe, qui peut laisser presumer à tord de la qualité de l’article.
” à tort” 🙂