À l’heure des deepfakes et des retouches numériques, modifier une image pour changer son sens est devenu presque aussi simple que de prendre une vraie photo. L’exercice a déjà prouvé sa dangerosité, comme il y a quelques mois lorsqu’une fausse vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky appelait à abandonner le front face à l’armée russe. Plus généralement, la retouche photo pose aussi question lorsqu’il est question pour des internautes de modifier leur physique, ou de s’approprier une image qui ne leur appartient pas.
Annoncé pour la toute première fois en 2019, l’outil Content Authenticity Initiative (CAI) d’Adobe devrait justement permettre de lutter efficacement contre les manipulations d’images. L’entreprise a récemment publié un livre blanc sur sa technologie d’authentification, et vient d’officialiser la sortie d’une tool box open source destinée aux développeurs et développeuses.
Comment ça marche ?
À la manière des fichiers EXIF, qui stockent de nombreux détails sur une photo, comme le modèle d’appareil, la date, l’ouverture ou encore la vitesse d’obturation, l’outil développé par Adobe devrait désormais permettre l’enregistrement de nouvelles données autour d’une image, y compris la manière dont elle a été créée et modifiée. Si le projet Content Authenticity Initiative se démocratise, il ne serait pas étonnant de voir ces nouvelles métadonnées devenir plus largement visibles sur les réseaux sociaux, mais aussi les sites d’actualité.
Concrètement, Adobe espère bientôt pouvoir authentifier une photo, en décortiquant son historique, pour savoir si oui ou non, cette dernière a subi des modifications, des plus minimes (luminosité, contraste…) aux plus importantes.
Lutter contre la désinformation
Plus que la lutte contre la désinformation visuelle — qui promet déjà de s’imposer comme l’un des grands enjeux politiques de la décennie — le projet CAI pourrait aussi permettre une meilleure traçabilité des œuvres numériques. Sur les réseaux sociaux, il n’est en effet pas rare de voir le travail de certains créateurs et créatrices “emprunté” sans leur consentement. La norme pourrait ainsi remédier en partie à ce problème. D’autant plus promet Adobe, qu’elle serait bien moins fragile et falsifiable que la norme EXIF.
Reste à voir si le CAI réussira à se faire une place sur le marché, pour s’imposer comme une intégration obligatoire pour les fichiers d’images numériques. Pour cela, il faudra sans doute que les autres grands acteurs de l’industrie acceptent de prendre en charge la norme.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
A deux doigts d’inventer la somme de controle !
un simple
sha512sum maPhoto
et le moindre pixel modifié change la somme de controle
@moi encore faut-il avoir la photo originale pour savoir si le checksum a changé