Ce mardi, la France est officiellement devenue la dernière nation en date à rejoindre les Accords d’Artemis. Elle s’engage ainsi dans une grande aventure scientifique commune; auprès de ses nouveaux partenaires, le pays formalise son engagement en faveur d’une exploration durable et bénéfique à toute l’humanité. La France devient ainsi le 20e pays à rejoindre cette coalition, et le cinquième en Europe.
Il s’agit d’une série d’accords internationaux qui rassemble tous les gouvernements participants au programme Artemis, cette ambitieuse série de missions qui a pour objectif de ramener l’Homme sur la Lune d’ici quelques années (voir notre article).
Le texte est directement basé sur le Traité de l’espace, un texte édité par les Nations Unies en 1967 pour poser les bases d’une législation spatiale Les Accords Artemis complètent les zones d’ombre de ce texte assez ancien des notions et des concepts plus modernes; l’objectif est de poser un “cadre de coopération dans l’exploration civile et l’utilisation pacifique de la Lune, de Mars et d’autres objets astronomiques”.
C’est Philippe Baptiste, le président de notre agence spatiale nationale (le Centre National d’Etudes Spatiales, ou CNES), qui a apposé sa signature au bas du document en compagnie de l’ambassadeur de France aux États-Unis, Philippe Étienne.
L’officialisation d’une collaboration de longue date
“Le fait que la France rejoigne les Accords Artemis marque un nouveau pas en avant dans notre partenariat spatial avec les États-Unis. Il est déjà d’une importance capitale pour les deux nations, notamment en ce qui concerne l’exploration de Mars et les programmes d’observation de la Terre”, explique le chef de file de l’aérospatiale française.
Et il se réjouit déjà des retombées scientifiques, économiques et stratégiques de cette signature. “Pour notre communauté scientifique et notre industrie, cette nouvelle plateforme nous permettra de nous lancer de nouveaux défis et de continuer à faire partie des leaders de l’aérospatiale dans le monde”, affirme-t-il.
La France ne sera vraisemblablement pas la dernière nation à rejoindre ce groupe. On peut notamment s’attendre à ce que d’autres pays de l’Union Européenne fassent la même démarche. Mais tous les signataires ne seront pas impliqués directement dans les missions Artemis en elles-mêmes; ils s’engagent avant tout à respecter un code de conduite et de coopération que vous pouvez retrouver en intégralité ici.
La France, en revanche, ne devrait pas faire que de la figuration. Bill Nelson, l’administrateur de la NASA, a ainsi accueilli le contingent français à bras ouverts. “Nous sommes ravis de souhaiter la bienvenue à la France en tant que nouveau membre de la famille des signataires des Accords Artemis”, explique-t-il avant de rappeler le lien ancien qui existe entre l’aérospatiale des deux pays.
“La France est l’un des plus vieux alliés des États-Unis, et notre partenariat dans l’exploration spatiale remonte à plus d’un demi-siècle”, affirme Nelson. “Ce partenariat est encore renforcé par l’engagement de la France à assurer une exploration paisible et responsable de l’espace pour les générations à venir.”
Une coalition mal vue par certaines grandes puissances
La liste des signataires continue donc d’enfler, malgré les critiques de certains membres de la communauté internationale. Quelques gouvernements, à commencer par la Russie, ont accusé les États unis de vouloir embrigader toute la planète dans un programme taillé sur mesure pour servir ses propres intérêts stratégiques et économiques. Certains médias affiliés au gouvernement chinois se sont aussi montrés très critiques; ils ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une forme de colonisation dissimulée.
Un positionnement tout sauf surprenant, connaissant les relations tendues entre Washington, et l’autre camp représenté par Pékin et Moscou; chaque pôle critique systématiquement les acteurs tiers dès qu’ils adressent le moindre geste de conciliation à l’autre camp.
Ces deux derniers ont d’ailleurs commencé à construire un bloc de leur côté; ils ont démarré la mise en place de leur propre programme de coopération spatiale. Il comprend notamment la construction d’une base lunaire commune. Il ne reste donc plus qu’à espérer que les Accords Artemis ne se transformeront pas en nouveau point de friction majeur, à une époque où l’espace commence à peser de plus en plus lourd dans les relations internationales.
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