C’est officiel : les abeilles sont légalement des poissons en Californie

Cette semaine, un juge californien a défrayé la chronique avec une décision pour le moins insolite. Il a statué que les abeilles pouvaient désormais être légalement considérées comme des “poissons” dans le cadre d’une loi sur la conservation des espèces.

Ce verdict repéré par Gizmodo fait référence au California Endangered Species Act (CESA). C’est un texte qui met en place des mesures de protection pour les espèces menacées par l’activité humaine. Problème : les invertébrés terrestres et volants, y compris nos amies les abeilles, ne font pas partie des plans. Ils ne sont pas éligibles à la protection fournie par cette loi; une situation qui dure depuis un précédent établi en 2020 par un autre tribunal à Sacramento.

Un tour de passe-passe législatif au service de l’écosystème

Depuis, différents groupes ont tenté de trouver une surface d’attaque pour faire sauter ce verrou législatif. Leur objectif : faire en sorte que le texte protège aussi les abeilles, quitte à prendre des libertés sur la formulation. Et les résultats ont été au rendez-vous, même si l’histoire est finalement plutôt cocasse.

Car il se trouve que dans le texte de ce fameux CESA, le terme générique de poisson est assez large. Il peut désigner “des poissons sauvages”, mais pas seulement. La définition officielle couvre aussi “des mollusques, des crustacés, des invertébrés, des amphibiens, ou toute partie, progéniture ou ovule de ces animaux”.

Or, selon un avocat spécialiste de l’environnement interviewé par Gizmodo, il est aussi précisé que “la définition de ce chapitre gouverne la construction de ce code et toutes les décisions qui en découlent”. Deux points qui ont fourni aux avocats tout ce dont ils avaient besoin; ils ont ainsi pu faire en sorte que le juge accepte ce non-sens biologique justifié par une bonne cause.

Un franc succès écologique

“Nous célébrons la décision que les insectes et autres invertébrés sont désormais éligibles à la protection du CESA”, explique Sarina Lepsen, directrice des espèces menacées pour l’organisation Xerces Society, une organisation à but non lucratif qui lutte pour la sauvegarde de la biodiversité.

“La décision du tribunal permet à la Californie de protéger certains de ses pollinisateurs les plus menacés, une étape qui contribuera à la résilience de l’écosystème natif et des fermes”, se réjouit-elle dans un communiqué.

C’est évidemment une excellente nouvelle pour l’écosystème californien; connaissant la pression qui pèse sur les populations d’abeilles et leur statut d’être vivant indispensable à notre survie, tous les moyens sont bons pour les protéger – et tant pis s’il faut les désigner comme des poissons; parfois, la fin justifie les moyens !

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