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NASA : on sait enfin qui va construire les nouvelles combinaisons spatiales

La NASA va enfin pouvoir souffler et se concentrer sur le reste des préparatifs d’Artemis 3; Axiom Aerospace et Collins Aerospace se chargeront de la nouvelle génération de combinaisons xEMU.

Après un long suspense, la NASA a enfin dévoilé l’identité des deux sous-traitants qui auront la lourde tâche de produire la nouvelle génération de combinaisons spatiales xEMU; ce sont Axiom Space et Collins Aerospace qui développeront ce matériel qui servira à la mission Artemis 3, qui ramènera les astronautes américains sur la Lune.

Ces nouvelles combinaisons sont des éléments très importants de cette future mission; les combinaisons actuelles, dont le design remonte déjà à plusieurs décennies, ne sont tout simplement plus adaptées aux contraintes de l’aérospatiale moderne. Trop encombrantes, peu mobiles et plus assez fiables, elles ne permettraient pas aux astronautes d’Artemis 3 de maximiser le potentiel de la mission.

De plus, elles commencent aussi à représenter un risque; la NASA a de plus en plus de mal à faire confiance à ces vieilleries. En ce moment même, elles sont d’ailleurs mises au placard en attendant la fin d’une enquête sur des fuites d’eau survenues en pleines sorties spatiales qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques.

Un long chemin de croix

Pendant de longues années, la NASA a donc tenté de développer elle-même sa nouvelle génération de combinaisons avant de se rendre à l’évidence; après 15 ans d’efforts acharnés, l’agence était plus ou moins en train de faire du surplace tout en jetant un argent fou dans ce gouffre technologique.

© NASA

Elle a donc fini par abdiquer. En octobre 2011, elle a donc intégré la conception des xEMU à son projet d’ouverture au privé. L’agence avait lancé un grand appel d’offres pour trouver les futurs partenaires qui se chargeront de la conception de ce bijou d’ingénierie (voir notre article).

Avec Collins et Axiom, la NASA a trouvé un couple de collaborateurs très intéressant. Le premier est une entreprise qui dispose d’une légitimité indiscutable sur les combinaisons spatiales; elle fait partie de celles qui ont participé à la conception des combinaisons actuellement utilisées par la NASA. Ce choix semble donc assez évident.

Le deuxième contrat a été attribué à Axiom. C’est une entreprise plus jeune, mais qui est en train de s’imposer comme l’un des grands noms de l’aérospatiale américaine. Elle n’a jamais conçu de combinaison; en revanche, elle se spécialise dans les stations spatiales. Cela signifie qu’elle dispose tout de même d’une certaine expertise en la matière, puisqu’au bout du compte, les combinaisons peuvent être vues comme des stations spatiales flexibles à taille humaine.

Cap sur Artemis 3

Ces deux contrats rapporteront un total de 3,5 milliards de dollars aux intéressés. Et même si la facture est salée, pour la NASA, c’est une vraie bouffée d’oxygène; le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était grand temps de mettre le projet en route. Car Artemis 3 approche à grands pas. Et cette mission cruciale de la feuille de route reste entièrement suspendue à l’avancée de ce programme; s’il prend encore du retard, l’agence sera forcée de reporter Arrtemis 3 une nouvelle fois.

Heureusement , il reste encore un peu de temps; la NASA estime actuellement que la mission Artemis 3 devrait avoir lieu en 2025 ou 2026 après plusieurs reports consécutifs. Et ce délai pourrait encore être rallongé. Mais cela ne sera pas de trop. Car même dans une industrie aussi exigeante que l’espace, le développement de ces combinaisons fait partie des défis d’ingénierie les plus compliqués qui soient.

En effet, il s’agit de construire un petit véhicule spatial à la fois résistant, parfaitement étanche et flexible. Il doit aussi être capable d’embarquer un grand nombre d’instruments et de systèmes de survie tout en laissant suffisamment de marge de manœuvre aux astronautes. Et avant de pouvoir les embarquer dans l’espace, la NASA devra aussi se laisser le temps de les tester consciencieusement pour éviter un fiasco retentissant.

Pour les amateurs d’espace, il s’agit donc d’un des projets les plus intéressants à suivre en ce moment. Ses progrès conditionneront directement le futur d’Artemis 3. Nous vous donnons donc rendez-vous d’ici 2025 pour voir si l’agence aura finalement réussi à tenir son nouveau délai; ou si ces combinaisons continueront de poser problème.

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