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En Irak, le réchauffement climatique a révélé des ruines multimillénaires

Avant d’éradiquer complètement l’espèce humaine, le réchauffement climatique aura au moins permis quelques belles découvertes scientifiques…

La pression que l’humanité s’impose à elle-même par l’intermédiaire du réchauffement climatique ne cesse d’augmenter; une affirmation qui commence à sonner comme un disque rayé. Mais elle n’a jamais été aussi vraie qu’en ce moment, comme en témoigne le dernier rapport du GIEC (voir notre article). Mais derrière la pluie de conséquences désastreuses qui nous attend au tournant, il existe aussi quelques rares cas où on peut tirer quelque chose de positif de cette situation (toutes proportions gardées, cela va de soi). L’assèchement d’un gigantesque barrage qui a permis à des chercheurs de découvrir les restes d’une civilisation disparue en Irak en est un bon exemple.

Cette superbe trouvaille prend racine dans un contexte très difficile. La région de Mossoul, en Irak, fait partie de ces zones qui portent encore les séquelles de la campagne de George Bush. Et en ce moment, la population doit aussi composer avec l’impact du réchauffement climatique sur ces terres déjà très inhospitalières en temps normal.

Un problème pour la population, une aubaine pour les archéologues

Sur place, les habitants dépendent en grande partie de l’immense barrage de Mossoul, l’un des plus grands du proche orient. Il représente une ressource essentielle pour l’agriculture dans ce pays majoritairement aride. Le problème, c’est qu’il ne cesse de causer mille tracas aux habitants. En 2016, l’Express expliquait par exemple que la structure menaçait de s’effondrer.

Une vue aérienne de l’excavation du palais. © Universities of Freiburg and Tübingen, KAO

Ce scénario catastrophe ne s’est pas présenté jusqu’à présent; mais ce problème structurel n’est pas le seul qui handicape le barrage. Le réchauffement climatique menace directement la retenue d’eau; récemment, le lac s’est même retrouvé presque entièrement asséché. Une situation évidemment très problématique pour les agriculteurs… mais les archéologues, eux, ont au moins pu en tirer parti. En effet, en 2018, l’assèchement de ce plan d’eau a révélé les ruines d’une ville multimillénaire datant de l’Âge de Bronze qui avait été submergée après la construction du barrage.

Cela a offert une opportunité aux chercheurs de documenter cette bourgade pour la toute première fois. Mais ils ont rapidement dû rebrousser chemin quand le bassin s’est à nouveau rempli; la ville a donc disparu une nouvelle fois sous les eaux. Mais en décembre 2021, une nouvelle sécheresse a permis aux chercheurs de réaliser une vraie investigation.

Un centre névralgique de l’Irak antique

Les ruines en question sont apparemment assez spectaculaires. D’après les chercheurs, ces bâtiments âgés d’environ 3400 ans appartenaient à Zakhiku, le centre névralgique de lempire Mittani qui régnait alors sur la région. Ils comprennent plusieurs habitations et de larges structures fortifiées, dont les restes de ce qui était probablement un somptueux palais.

Les archéologues ont aussi identifié ce qui ressemble à un vrai complexe industriel, avec une grande zone de stockage qui témoigne de l’importance de Zakhiku dans la région. “Ce grand bâtiment de stockage est particulièrement important parce que des quantités énormes de biens, probablement issus de toute la région, devaient y être conservés”, explique Ivana Puljiz de l’Université de Fribourg.

Les chercheurs ne s’attendaient d’ailleurs pas à ce que les structures soient aussi bien préservées après des années passées sous l’eau. Si leur état de conservation est aussi remarquable, c’est en grande partie grâce à un séisme très violent qui a secoué la région. La secousse a détruit une grande partie de la cité; mais ces éboulements ont aussi fonctionné comme un bouclier qui a protégé certains éléments de grande valeur de l’eau.

 

Ces tablettes d’argile couvertes d’écriture cunéiforme recèlent peut-être des témoignages à la valeur scientifique inestimable. © Universities of Freiburg and Tübingen, KAO

Un témoignage direct retrouvé sous les décombres ?

Les archéologues ont ainsi retrouvé plusieurs objets antiques ainsi que des peintures murales. L’élément le plus intéressant est un ensemble de tablettes d’argile qui comportent des inscriptions en écriture cunéiforme; une trouvaille aussi inattendue que sensationnelle dans cette zone longtemps submergée. “C’est quasiment un miracle que des tablettes en argile non cuite aient pu survivre aussi longtemps sous l’eau”, expliquent les chercheurs.

Ils ont estimé que ces documents avaient été produits peu après ce fameux séisme. Ils espèrent donc qu’ils pourront leur en apprendre davantage sur la ville en elle-même, sur sa population, son fonctionnement et ses coutumes. Avec un peu de chance, ils pourront même y trouver un témoignage direct de ce fameux séisme qui a précipité la chute de l’empire Mittani.

Les ruines ont été bâchées pour les préserver en attendant que le niveau de l’eau baisse à nouveau. © Universities of Freiburg and Tübingen, KAO

Leur priorité va donc être de traduire ces tablettes, mais aussi de passer en revue tous les autres objets collectés sur place. Des travaux qui leur prendront vraisemblablement plusieurs années. Entre-temps, Zakhiku a une nouvelle fois repris sa place sous les eaux lorsque le barrage a été réapprovisionné. Mais cette fois, les chercheurs ont pris les devants en scellant les éléments intéressants sous un revêtement plastique . Ils pourront donc reprendre leurs travaux là où ils les avaient laissés quand le barrage finira par s’assécher une nouvelle fois, ce qui semble malheureusement inévitable…

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1 commentaire
  1. YOUPI ! Vive le réchauffement climatique ! Je ne vois pas ce que les gens lui reproche !
    On découvre plein de nouvelles choses archéologiques !
    Il fait plus chaud, on met moins de chauffage ce qui est bon pour la planète et le portefeuille !
    On peut se baigner en mars maintenant et le monde du tourisme est débordé créant plein d’emploi !
    Plus de soleil, on sort plus=plus de cancer de la peau ! Les oncologues vont adorer et peut être créer de l’emploi !
    La mer va monter de plusieurs mètres et plein de nouvelles personnes vont avoir prochainement la mer au bout du jardin !
    Les Seychelles et les Maldives vont disparaitre, on s’en fout on est pauvre, on y va pas !
    Le seul problème dérangeant à mon gout, pour nous les nantis, c’est qu’il y a plein de moustique maintenant mais d’un autre coté, ils vont tuer des millions de personnes, empêchant par là la surpopulation de la Terre !
    YOUPI ! Vive le réchauffement climatique ! ;-(

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