La destruction du Mriya, à la fin du mois de février, n’a pas laissé les amateurs d’aviation indifférents. Comme de nombreux autres véhicules, cet Antonov An-225 – le plus gros avion-cargo au monde – avait fait les frais de l’offensive russe. Mais le joyau de l’aéronautique ukrainienne va bientôt renaître de ses cendres, tel un phénix jaune et bleu particulièrement bedonnant.
Ce géant de l’aviation détient plusieurs records, dont celui de la plus grande capacité de cargo commerciale de l’histoire de l’aviation. Et le président Zelensky a annoncé qu’il allait être reconstruit, selon un communiqué d’ Interfax-Ukraine repéré par Interesting Engineering.
L’intéressé commence par expliquer que le gouvernement ukrainien avait déjà songé à produire un second exemplaire de cet engin jusque là unique au monde. Malheureusement, le projet n’a pas pu se concrétiser, faute à la facture pharaonique qui s’élevait à 800 millions de dollars.
“Pas une question d’argent“
Mais la donne a bien changé depuis le début de l’invasion russe. Le gouvernement ukrainien prend son rôle de David contre Goliath très à coeur; il considère désormais que la production d’un second Mriya est totalement justifiée. Et il ne s’agit pas de stratégie, mais avant tout de symbolique et de fierté nationale.
“Dans ce cas, ce n’est plus une question d’argent. C’est une question d’ambition”, a affirmé Zelensky lors d’une rencontre avec des étudiants relatée par Interfax-Ukraine. “C’est une question d’image de notre pays et de tous les excellents pilotes professionnels qui sont morts pendant cette guerre”, insiste-t-il avant d’adresser un hommage appuyé aux soldats en question.
Confirmation the AN-225 was destroyed in battles at the Gostomel airport north of Kyiv, along with a lot of military equipment pic.twitter.com/GGX0bZQ2YT
— ELINT News (@ELINTNews) March 3, 2022
“Aujourd’hui, on commence déjà à voir tout ce qu’ils ont fait pour sauver la vie des gens qui sont restés à Mariupol, notamment dans la zone d’Azovstal… Combien de pilotes ont donné leurs vies pour amener des armes, de l’eau. Combien ont été blessés ils ont évacué. Une grande partie de ces gens sont morts en héros”, martelait-il devant son jeune auditoire avant de réaffirmer sa volonté de reconstruire un Mriya en leur honneur.
Mais Zelenksy a beau dire qu’il ne s’agit “pas d’une question d’argent”, le constructeur ne va pas pouvoir sortir un tel mastodonte de son chapeau pour autant. Même si le constructeur est directement rattaché au gouvernement ukrainien par l’intermédiaire de l’agence Ukroboronprom. Quoi qu’il en soit, Zelensky et ses partenaires auront tout le temps de discuter du financement. Il faudra vraisemblablement plusieurs années pour assembler le successeur du colosse.
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Il faudra aussi le faire évoluer pour éliminer les problématiques de ce modèle.
Refaire à l’identique serait un non sens industriel.