La sanction est tombée : après des mois de bras de fer entre les plateformes pornographiques et l’ARCOM, le successeur du CSA et Hadopi vient de remporter un combat de taille contre le X français. D’ici quelques mois, il sera nécessaire de prouver sa majorité avant de consulter un site pour adulte.
Tukif cède
Le combat était pourtant de taille. Faute d’avoir trouvé un système de régulation sécurisé pour filtrer les utilisateurs mineurs, plusieurs sites pornographiques risquaient la fermeture depuis quelques mois, à commencer par les tubes, ces plateformes gratuites et accessibles sans aucune autre vérification que le traditionnel “J’ai plus de 18 ans“.
Pendant plusieurs mois, l’avenir de certains sites était largement compromis, au point d’envisager leur blocage en France, après la saisie de plusieurs associations et une première procédure d’injonction prononcée par le CSA en décembre dernier.
Parmi les plateformes concernées, on pouvait notamment retrouver quelques grands noms du X gratuit, comme xHamster, Tukif ou encore Pornhub. Après une décision controversée de l’ARCOM, certains semblent cependant avoir fait le nécessaire pour rester en conformité avec l’article 227-24 du Code pénal, qui entend réguler l’accès des plus jeunes à la pornographie en ligne.
Premier de la liste à avoir pris les devants, Tukif affiche désormais un message informatif sur sa page d’accueil indiquant : “Nous serons bientôt obligés de vérifier l’âge de nos visiteurs localisés en France. Vous pouvez dès maintenant vérifier votre âge avec AgeVerif. C’est pour l’instant facultatif mais ce sera prochainement obligatoire”.
Quatre méthodes (pour le moment facultatives) sont actuellement proposées à l’internaute. Il est ainsi possible d’entrer un numéro de carte de crédit, de scanner un document d’identité (CNI, passeport ou permis de conduire), de prendre un selfie via sa webcam, ou de présenter un ticket AgeVerif valide.
Pourquoi c’est déjà raté ?
Contrôler l’âge des personnes qui souhaitent accéder à du contenu pornographique est louable, surtout à une époque où quelques clics sur un smartphone suffisent à accéder aux plateformes concernées. Pour autant, les méthodes déployées par l’ARCOM posent question autant dans leur éthique que dans leur réelle efficacité.
La carte de crédit et le document d’identité d’abord, n’assurent pas que la personne derrière son écran est bien le titulaire du document.
De son côté, le selfie risque rapidement de trouver ses limites : comment faire la différence entre un mineur de 17 ans, et un majeur de 18 ? Nos tests avec des photos imprimées et sur écran ont jusqu’à présent été concluants, le site a toujours réussi à reconnaître les tentatives de triche. Mais il y a fort à parier que les plus débrouillards ne mettront que quelques heures à trouver un subterfuge efficace.
Enfin, les tickets AgeVerif constituent sans doute la méthode la plus fiable, à condition d’assumer de devoir aller un buraliste tous les deux mois pour récupérer le précieux sésame, qui n’a pour le moment aucune autre utilité que d’accéder à du contenu pornographique. Pas très discret donc. D’autant plus qu’il reste facile pour une personne majeure de monnayer ces tickets. Il est aussi possible de créer un compte AgeVerif, mais cela implique logiquement, de livrer certaines données privées.
D’autant plus que pour la plupart, ces méthodes de vérification posent aussi des problèmes éthiques, tant dans la liberté d’accéder à du contenu pornographique quand on est majeur, que dans le partage de données sensibles avec des sites pas toujours connus pour briller en matière de sécurité. À ce sujet, AgeVerif promet qu’aucun document ou information n’est stocké en ligne, et que tout transite sans être enregistré. Seuls des cookies sur la machine permettent officiellement de conserver la vérification de l’âge, pour une durée allant de une heure à… toujours.
Notons enfin que malgré toutes ces méthodes de vérification, il reste très simple de contourner le système. Un simple VPN, ou le fait de changer ses DNS (Domain Name System), qui permet de faire le lien entre une adresse IP et une URL, suffirait facilement à contourner le système français.
Le contrôle de l’identité des mineurs sur les sites phonographique promet donc de faire débat encore quelques années, au moins le temps de trouver une solution efficace et non intrusive. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.
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Chiffres d’affaires des VPN après ça +3000% efficacité de la mesure 0%, en fait c’est comme les pop up de cookies, au final ça fait juste chier et ça change rien, mais bon on va pas demandé à des casses couilles de compétition de faire des trucs intelligent
Mesure qui ne sert strictement à rien quand il suffit de se rendre sur les plateformes qui propose du contenu pornographique sans être des sites de pr0n (twitter, Reddit, Instagram, tiktok,…)
Il faudrait que le régulateur finisse par comprendre que le contrôle d’âge doit être fait par le fournisseur d’accès (opérateur mobile ou box) et laissé aux mains du titulaire du contrat (un adulte). Tout les éléments sont en place pour assurer le contrôle à ce niveau là : c’est simple, respectueux de la vie privé, ciblé, efficace et incontournable ..
même pas besoin de passer par un VPN, il suffit juste de prendre un résolveur DNS non situé en France (Google 8.8.8.8 ou cloudflare 1.1.1.1)
qu’est-ce que ça prouve un selfie ?
autant dire qu’on peut déjà bypass ce dispositif, suffit de réfléchir un peu…