L’aérospatiale européenne est souvent tancée pour son retard énorme par rapport au colosse américain. Mais petit à petit, certaines startup plutôt prometteuses commencent à émerger sur le Vieux Continent, et notamment en France. C’est notamment le cas d’HyPrSpace, une startup qui a tout misé sur le développement de lanceurs spatiaux de petit calibre et dont la récente levée de fonds a été repérée par Presse Citron.
D’après l’Usine Nouvelle, ses fondateurs auraient réussi à collecter pas moins de 1,1 million d’euros auprès de deux fonds d’investissement : Geodesic, un fonds spécialisé dans le développement du New Space à la française, et BPI France, un grand fonds d’investissement public destiné à accompagner l’émergence des futurs fleurons de l’industrie nationale.
À la conquête du marché des lanceurs ultralégers
Cet argent servira à alimenter le développement de son nouveau lanceur OB-1. C’est un lanceur de classe ultralégère qui prendra la suite de son premier engin, un micro-lanceur dont le nom trahit immédiatement les origines puisqu’il a été baptisé… Baguette-one. Ce nouveau véhicule, dont la production devrait être sous-traitée, permettra d’envoyer environ 250 kg de charge utile en orbite terrestre basse. De quoi y acheminer de petits satellites au format CubeSat, par exemple.
En termes de philosophie logistique, HyPrSpace n’a donc pas grand-chose à voir avec SpaceX. La firme d’Elon Musk travaille en ce moment à boucler le développement de son immense lanceur Super Heavy. Dans l’écosystème américain, la jeune pousse française se rapproche donc davantage de RocketLab; son lanceur Electron est aujourd’hui la star incontestée de la classe ultralégère (voir notre article).
Pour se démarquer sur ce marché, HyPrSpace ne se contente cependant pas de proposer du réchauffé. Le vrai fonds de commerce de la firme, c’est la propulsion. Et elle débarque avec un concept pour l’instant unique sur ce segment précis. En effet, la grande particularité de ce lanceur OB-1, c’est qu’il embarquera un moteur-fusée hybride qui utilisera à la fois du carburant solide et des ergols liquides.
Un moteur-fusée hybride prometteur
Habituellement, les moteurs-fusées utilisent soit l’un, soit l’autre de ces carburants. Cela dépend des spécificités du véhicule, de la mission, et de la phase de l’ascension. En effet, ils disposent de propriétés bien distinctes qui les rendent utiles dans des contextes différents.
Les moteurs-fusées qui utilisent du carburant solide développent une poussée très importante. C’est une propriété très intéressante lors des premières phases de l’ascension; dans ce contexte, le principal enjeu est d’arracher un monstre d’acier chargé à raz-bord de matériel et de carburant aux griffes de l’attraction terrestre. Un rôle que ces propulseurs peuvent assumer admirablement bien.
Ils sont aussi relativement simples (toutes proportions gardées, évidemment) à concevoir. Dans les moteurs à ergols liquides, la gestion des fluides cryogéniques implique d’utiliser du matériel extrêmement performant, cher, et immensément plus compliqué en termes d’ingénierie. Rien de tel dans un moteur à propergol solide, où il suffit de gérer la combustion du carburant.
Mais ils présentent aussi une limite considérable. Il est impossible de doser l’accélération, ou même de les éteindre après l’allumage ! Les moteurs à carburant solide doivent donc fonctionner à plein régime jusqu’à épuisement du carburant. Ensuite, ils sont généralement éjectés pour libérer le véhicule de ce poids mort.
Une limite tout simplement rédhibitoire dans une discipline aussi fine que l’aérospatiale. Très souvent, les ingénieurs complètent donc les véhicules avec des moteurs à ergols liquides. Ils développent moins de poussée; mais ils présentent aussi un rendement et surtout un degré de contrôle immensément plus important que leurs homologues à carburant solide.
Un futur grand nom de l’aérospatiale française et européenne ?
Sur le papier, utiliser un moteur hybride est un intermédiaire idéal. Il permettrait donc de combiner les avantages de ces deux technologies sans s’embarrasser de leurs inconvénients respectifs. Mais à l’heure actuelle, elle est encore balbutiante. Parmi les géants du secteur, Virgin Galactic est aujourd’hui le seul à l’utiliser sur son SpaceShipTwo. Mais l’engin est encore relativement peu mature, comme en attestent les récents déboires de l’entreprise.
Le design n'a pas changé, mais on a donné des petits noms à toute la famille! 😊@hugolisoir @MLisoir , on peut dire qui a suggéré le nom du lanceur suborbital?https://t.co/TqBAv4heJo pic.twitter.com/tPqoS2mIZy
— HyPrSpace (@HyPr_Space) January 24, 2021
Et les essais des autres firmes qui travaillent sur ce concept, comme Gilmour Space Technologies ou TiSPACE, ne semblent pas progresser particulièrement vite. La jeune pousse française a donc une vraie carte à jouer; si elle réussit à produire des résultats convaincants assez rapidement, elle pourrait devenir un grand acteur d’un changement de paradigme qui permettra probablement de simplifier la logistique tout en réalisant des économies considérables.
Il sera donc intéressant de suivre l’évolution de la pépite bordelaise, qui va bientôt déménager à Haillan sur un site appartenant à ArianeGroup selon l’Usine Nouvelle; quoi que lui réserve l’avenir, elle fait déjà partie des beaux projets qui viennent apporter une touche d’innovation estampillée French Touch à l’aérospatiale. Et ça, on ne peut que l’applaudir des deux mains; nous vous donnons donc rendez-vous en 2023, puis en 2024, dates respectives des premiers tests du moteur et du premier vol d’essai.
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Félicitations et bravo a HyPrSpace ! Ils leurs faut vite des Fonds ! État, Banques, Fonds privés, appels à investissements des privés voir particuliers ! Les Micro, Mini lanceurs novateurs seront les fers de lances du Space ! L Etat n a toujours rien compris en ce focalisant sur Airbus Space et Ariane VI et ++ ! Les Italiens sont en avances sur nous avec leurs développements magnifiques dans l AéroSpace voir Aéronautique Léonardo, Avio, Véga etc… il faut toutes les aides à cette Sart Up ! Car ils auront des débouchés énormes avec nos Armées qui en manquent cruellement ! En plus on toutes les bases dispos ! La France était Pionnaire dans le Monde dans les Années 60 avec ses lanceurs Diamant ! Et puis….. dilution dans Airbus et perte de souveraineté du Savoir.
Hy Pr Space protégez vos Savoirs ! Merci Thank you merci a Tous !