Dire qu’Activision Blizzard est habitué aux tempêtes médiatiques serait un euphémisme. Depuis les révélations autour de l’ambiance de travail toxique, sexiste et raciste au sein de l’entreprise, le groupe a multiplié les actions pour tenter de se racheter une image, sans grand succès. Les choses ont commencé par le départ de certains membres haut placés (tout en maintenant au poste de PDG le très controversé Bobby Kotick), puis se sont enchaînées avec le récent rachat de Microsoft, et la promesse d’un espace de jeu et de travail plus accueillant et inclusif.
Face aux polémiques, Activision Blizzard n’est décidément pas le champion de la communication. L’entreprise a publié en fin de semaine dernière sur son blog un étonnant post autour de la diversité. L’article décrit en effet comment les employés de King (studio créateur de Candy Crush racheté par Blizzard en 2016), auraient sur leur temps libre, mis au point ou outil destiné à “mesurer” le niveau de diversité d’un personnage en fonction de ses différents attributs (sexuels, ethniques, etc.).
Pourquoi c’est un problème ?
We recently shared a blog post that raised questions about how we approach diversity in our games. While the prototype tool has been tested internally, it is not in active use. Our dev teams have always and will continue to drive in-game content. (1/2)
— Activision Blizzard (@ATVI_AB) May 14, 2022
Derrière ce projet, l’idée de King était pourtant bonne, puisqu’elle visait à se prémunir “contre les préjugés et l’exclusion inconscients en ce qui concerne la création de leurs jeux et personnages”. Pour autant, attribuer une note d’inclusivité à un personnage en fonction de son âge, son orientation sexuelle, son identité de genre, sa beauté physique ou son milieu socioculturel pose question. Selon l’outil, il semblerait en effet qu’un homme cisgenre blanc hétérosexuel devienne une valeur par défaut, à laquelle s’ajoutent des points supplémentaires pour chaque facteur de diversité.
Un outil qui ressemble un peu à un livre dystopique, d’autant plus que l’entreprise n’est pas vraiment connue pour être un exemple en termes de diversité et d’inclusivité. Rapportée par Fanbyte, l’affaire a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, poussant finalement Activision Blizzard à revoir sa copie pour se justifier. Dans une mise à jour de son article initial, l’entreprise explique que l’outil était destiné à “découvrir les préjugés inconscients en identifiant les normes existantes en matière de représentation et en reconnaissant les opportunités de croissance dans l’inclusion”.
Un projet qui ne remplacera “aucun autre effort essentiel de nos équipes à cet égard, et cela ne modifiera pas non plus les objectifs d’embauche de notre entreprise en matière de diversité”. La firme a aussi précisé que pour le moment, aucun jeu n’avait été soumis à ce “score d’inclusivité”.
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