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Pourquoi Meta et Facebook sont accusés d’esclavage moderne ?

La plainte d’un ancien modérateur de la firme accuse Meta d’exploiter ses employés avec des conditions de travail “indignes”.

Facebook et Meta sont à nouveau dans l’œil de la justice, mais cette fois il ne s’agit pas de données personnelles. En Afrique du Sud, une plainte déposée par un ancien modérateur de contenus de la plateforme décrit des conditions de travail “indignes” et des processus d’embauche illégaux, mais aussi des rémunérations insuffisantes et irrégulières, un manque de soutien psychologique et plusieurs atteintes à la vie privée des salariés.

Une violation de la constitution kényane

Derrière les accusations de l’ancien modérateur de contenu Daniel Motaung, la plainte déposée ce mardi 10 mai décrit le quotidien difficile des modérateurs de contenu des plateformes du GAFAM, et notamment de Facebook. Employé par Sama, une filiale de Meta en charge de surveiller les publications, l’homme explique lors d’une conférence de presse : “La première vidéo que j’ai vue, c’était une décapitation en direct. Imaginez ce que ça peut faire à une personne normale si ensuite vous regardez d’autres vidéos, images et contenus similaires tous les jours”. Une situation d’autant plus difficile qu’elle ne serait pas du tout encadrée, témoigne Daniel Motaung : “Ils nous disaient qu’ils pouvaient facilement nous remplacer. Ils nous disaient : “On vous rend un service, prenez ce qu’on vous donne et fermez-la”.

Présenté comme victime d’un syndrome post-traumatique lié, le plaignant est aujourd’hui représenté par une flopée d’avocats, et accompagné de plus de 240 modérateurs et modératrices originaires de la même entreprise. Selon la plainte, la firme recruterait ses employés de manière trompeuse, en présentant la fiche de poste comme de simples “tâches administratives”.

Meta se dédouane

Contacté par l’AFP, un porte-parole de Meta indique : “Nous prenons au sérieux notre responsabilité envers les personnes qui examinent les contenus pour Meta et exigeons de nos partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie”. Une position qui contredit l’accusation, qui de son côté estime que Meta et ses filiales “recrutent les modérateurs via des méthodes frauduleuses et trompeuses, relevant de l’abus de pouvoir, exploitant la vulnérabilité des candidats jeunes, pauvres et désespérés”. 

Rappelons que ce n’est pas la première fois que Facebook est pointé du doigt pour son inaction face aux conditions de travail de ses modérateurs et modératrices de contenu. Il y a deux ans, l’entreprise avait été condamnée à payer 52 millions de dollars à ses employés américains en guise de compensation pour les traumatismes liés à leur activité.

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